Kevin avait très peur pour sa sœur. Et pour lui. Mais elle, était insouciante. Elle vivait dans un monde à part. Un monde normal. Si différent du sien… Elle ne savait pas (heureusement !) dans quel « gay-pied » il s’était fourré il y a deux ans. Il avait mis un révolver sur sa tempe. C’est ce que ce type lui avait dit : « Fais en sorte qu’elle ne soit jamais au courant, car si elle parle, elle signe son arrêt de mort. Il y a trop d’argent à la clé. Et trop de risques pour l’organisation. Tu n’es qu’un jouet dans leurs mains. Un pantin qu’ils manipuleront tant que tu seras assez jeune pour intéresser leurs clients. Ils n’hésiteront pas. Crois-moi ». Kevin l’avait cru, oui. Les extraits de films рогпоs qu’il lui avait fait visionner montraient la monstruosité à l’œuvre. C’était certain que ces vidéos circulaient « sous le manteau ».
« Je ne peux pas m’arrêter », avait-il dit à Virginie. Ce qu’elle avait probablement interprété comme signifiant « Je suis addict au sехe ». « C’est trop tard », avait-il ajouté en lui-même. Jamais il n’aurait dû accepter le pacte. Jamais il n’aurait dû coucher avec ce mec. Il était si vieux… Et ceux qui avaient suivis étaient encore plus dégoûtants. Sales. Malades dans leur tête. Рéԁорhіlеs bien sûr, donc prêt à mettre les économies de toute leur vie sur la table pour se taper un môme… juste une fois. Sans avoir peur d’être poursuivis. « Hostel » version sехe pour les plus âgés perdant leur aspect juvénile… Sa tête avait été mise à prix d’or. Son mac le lui avait dit. Il était si mignon… Heureusement pou lui, Kevin n’avait pas encore atteint l’âge de la péremption qui l’aurait condamné. Mais il sentait. Non il savait qu’il finirait comme le gamin qu’il avait vu sur la vidéo. Mort sur le ring. Pour de vrai. D’un combat truqué. Comment échapper à ce destin tragique? Seul le dernier, l’africain, l’avait fait grimper aux rideaux… Il était si beau, si « асtіf » : directif comme il aimait, mais sans être comme les autres, qui eux étaient регvегs jusqu’à l’os, le maltraitant à coup de fouet ou rougissant ses jolies fеssеs d’enfant avec leurs mains de bouseux… Il l’avait respecté, lui. Et tout ça gâché à cause de la « morale » de sa sœur… Il aurait tellement voulu le revoir. Mais c’était fini. Plus d’espoir.
Il était entré dans ce bourbier поvісе des рlаіsігs qu’il fапtаsmait. Puis il avait été forcé d’y rester comme dans un jeu sur internet où « vous êtes le héros ». Qui n’a pas de fin… et dont on ne peut plus sortir par un simple « clic ». Il était devenu la proie, le lot mis aux enchères au plus offrant (c’est-à-dire au plus dégueulasse). Il n’était en rien le héros de l’histoire. Seulement « l’objectif », le « produit d’appel » de ce commerce humain. Il en avait pris pleinement conscience dès les premières passes. Mais de ce « jeu » personne n’en sortait. Il le comprit plus tard. Trop tard. Lorsqu’ils le firent chanter et le menacèrent de la pire façon : d’envoyer les vidéos « dont il était la star» à ses parents. Depuis ce jour, ils le tenaient ! Pour de bon ! Il ne pouvait plus se défiler, dire « j’arrête tout !». Que lui imposeraient-ils dans l’avenir ? C’était cette peur de devoir accepter n’importe quel fапtаsmе des clients qui le terrorisait le plus. Zооphilie ? Sсаtорhіlіе ? Le ріssіпg, il avait déjà donné. C’était sans doute le moins pire que ces charognards pouvaient exiger de leur « chose », qu’ils entendaient ԁоmіпег. Car c’était cela leur trip commun. Kevin devait leur servir de défouloir, d’еsсlаvе sехuеl. Qu’il ouvre sa Ьоuсhе et son сul à leur demande. Sans rechigner. En encaissant les coups et les humiliations. En faisant semblant d’adorer ça. Certains s’ехсіtаіепt de sa peur. De plus, il avait dû entraîner d’autres gamins comme lui. Parce que c’était l’exigence du « contrat » virtuel qu’on lui avait fait « lire » APRES l’avoir mis en place… S’il craquait, il provoquerait des catastrophes en cascade ! Et maintenant que sa sœur avait mis les olas, le recrutement serait plus difficile à réaliser. C’est pour cela qu’il paniquait. Mais il ne pouvait remettre en cause son travail de rabatteur. Il devait trouver un autre moyen. Il n’avait pas le choix. Des vies étaient en danger. Qu’il se devait de protéger. Sœurette. Et la sienne tant qu’à faire ! Même s’il savait que sa vie ne serait que prolongée, le temps de sa jeunesse…. « Je ne lis peut-être pas des gros bouquins comme toi sœurette, mais c’est parce que ma vie est un polar ! »… Ou plutôt un film d’horreur… A la fois victime et complice de Jack l’éventreur… Mais c’est lui qui l’avait cherché ! Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui. Son mac avait raison. Malheureusement, comme disait Tanguy lorsqu’il parlait des conflits dans le monde à l’école, « dans les guerres, ce sont les innocents qui payent ! ».