A Lisbonne, les rues escaladent le ciel ; ne leur trouvez pas un petit air de pendues : elles ne font que monter depuis les brumes aux пuеs. Et les azulejos qui revêtent les faces des maisons, des petits palais, des hôtels particuliers émettent dans le gris, à l'unisson des hauteurs qui pleuvent. Les brumes se dissipent, le soleil se dépêche, il envoie une flèche au travailleur qui s'engouffre dans le métro ; noir rompu de néons, sommeils encore présents, et les ronronnements que scandent les traverses ; parmi les wagons frais, le luxe du matin avant de travailler ; à la sortie, les yeux s'accrochent à ces vertiges, qui se déclarent au jour, s'en allant décrocher dans le ciel dépassé par les rêves endormis mais qui voyagent au fond des nuits inachevées. Dans la matinale assomption du travailleur, il y a l'éclat net de la bleuité, qui escamote un chemin, et le sombre crachat semé au goudron, une étoile écrasée et par les pieds foulée. Et si d'un coup de pied, tout comme un kangourou, il faisait un levier, et s'envoyait au loin, en crevant le décor, en suivant l'élan que lui imprime honnêtement cette course à l'azur ? Le bleu semble un diaporama, une carte postale ? Mais, derrière le bleu ? Regarder derrière le bleu sans cligner des yeux !
Climax69007.