Sujet de discussion : "A orillas del río Sil" - par Carmen Linares
sergeclimax69007
Membre suprême
22 mars 2014 à 23:19
"A ORILLAS DEL RÍO SIL" : "SUR LES BERGES DU SIL"
La conjonction de trois œuvres d'art :
- Un poème de Rosalía de Castro, la Galicienne, fondatrice de la littérature moderne en langue galicienne - la langue-sœur du portugais -, au 19e siècle, après des sièles de déshérence depuis les tгоubadours galaïco-portugais et les "Cantigas da Virgem Maria", du roi Afonso o Sábio, Alphonse X, roi de Léon et de Castille ;
Rosalía de Castro (dont un choix des poèmes galiciens a été traduit aux éditions Folle Avoine et publié en une édition bilingue), comme tous les Galicien(ne)s était bilingue castillan (espagnol)/galicien, et elle aura composé dans les deux langues, avec un égal bonheur, des pièces rendant hommage à la Galice, à ses paysages sensibles (travaillés, habités par des hommes et des femmes de courage), à ses villes et villages, à son peuple misérable contraint d'émigrer car délaissé et maltraité par l'ordre institutionnel de l'Espagne négatrice des nationalités en son sеіп (la négation majeure ayant été pratiquée par le régime franquiste, impérialiste, colonisateur des peuples d'Espagne, oppresseur, avec son slogan directeur "Un seul peuple, un seul État, une seule langue").
- La voix et le style de Carmen Linares, adaptant, comme savent le faire les meilleurs, pour qui le "folklore", les textes consacrés et fondateurs, ne sont pas un legs figé, mais des objets esthétiques requérant la sensibilité pour une mise au goût du temps présent et non une fidélité grandiose, majestueuse, et mortifère à "la tradition" :
le style alerte, cette voix de flamenco mettent en relief la passion qui anime le texte de Rosalía de Castro.
- Carlos Núñez, dont les musiques allient les instruments les plus modernes (synthétiseurs, claviers électroniques, ...) avec les cornemuses galiciennes, dans son pays influencé par un forte présence celtique, compose un écrin sonore dynamique, traditionnel et moderne à la fois, une musique vivante !
D'autres poèmes de Rosalía de Castro, en galicien et en espagnol, chantés, interprétés, traduits pour certains, fréquemment avec des sous-titres.
Des poèmes, dont le déchirant "Chant de l'émigration", poème qui m'émeut plus que je ne pourrais le dire, car il m'évoque mon Simon émigré en France depuis l'âge tendre de ses douze ans, "ma belle adversité" que j'aimais, mon Portugais, qui aura revu la claire lumière somptueuse de Lisbonne - son dernier passage de bonheur - pour mourir un mois et dix jours après, à l'âge de cinquante-cinq ans, six jours après son cinquante-cinquième anniversaire.
Indépendamment des circonstances personnelles inclinant à l'émotion, ce qui me retient à choisir ce chœur est qu’il exécute le poème chanté avec une grande сhаlеuг de sentiments.
OUI, L’ÉMIGRATION. UN CHANT SUR L’ÉMIGRATION.
La Galice et le Portugal, du fait de la pauvreté induite par des régimes politiques oppresseurs, exploitant leur "périphérie", et, actuellement au Portugal, du fait de l'appauvrissement vertigineux provoqué par le рlап de sauvetage du système bancaire de la "troïka" FMI-BCE-Commission de l'Union Européenne exploitant la "périphérie" européenne (Grèce, Portugal, Irlande, Italie, France, ... à qui bientôt le tour ?), ont été jusqu'à présent des terres d'émigration, où l'on ne revenait que fortune faite pour bâtir une maison décente (fortune modeste, à estimer au regard des conditions misérables faites aux Portugais et aux Galiciens) ou que, la plupart du temps, l'on ne revoyait jamais, en mourant en des terres étrangères, où la vie aura tenté de s'acclimater.
sergeclimax69007
Membre suprême
23 mars 2014 à 01:32
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