La longueur des cheveux, le touffu des sourcils
Et les traits épaissis dans ta noirceur de brun,
Les bras bien attachés et les jambes formées
Par le four de ton père, le potier qui œuvrait,
Ton sехe Pacifique de méduse et d'étoile,
Ton sourire étendu dissipé sur la plage
De tes pas déposés, ton regard soutenu
De bel intimidé sous tes accroche-cœur
Estompant ta franchise, ton parfum de la Chine
Et d'Afrique et de l'Inde venant conter
La patrie et l'exil, ton nombril souligné
Par tes poils serrés drus, ta peau des plissements
Humains sous les blessures venues de l''еsсlаvаgе,
Les convois mariés dans la mâture osseuse
Et charnelle d'un gars nouant son amitié
Comme il ferait l'amour, la souveraineté
D'une taille en velours, la jоuіssапсе à la fleur
De tes contours ambrés, ton aЬапԁon plénier
De garçon qui se donne, ton sрегmе de corail
Diffusant la fierté douce d'un mâle hanté
Par les рlаіsігs de l'autre, ta sueur océane
Perlant à tes surplombs sехys d'île de Pâques,
Ton distillat d'orange dans le cœur du cyclone,
Un amour sans retour vers l'étrange étranger,
Mon garçon découplé de sang et de tendresse,
A tes lèvres il miroite le silex des Ьаіsегs
Fendant de son tranchant les lèvres resserrées,
Glissant une hirondelle aux lèvres entrouvertes,
Tu es ma solitude exacte au rendez-vous,
Mon silence encombré des rumeurs amoureuses,
Le dialogue des vents avec la primevère !
Tu es la Réunion, l'incarnation mystère !
Dédié à un gars
tel qu'il n'est pas,
tel qu'il est en moi,
et tel qu'il se dévoile
dessous les pas
des mots voyageurs !
Serge Hervé D., le Samedi 16 Juillet 2016.
Quand un Réunionnais vient à croiser mon chemin,
et que son сhагmе est certain,
si les mots restaient inertes,
ce serait injuste et inquiétant, un crime de lèse-garçon
(oui, un garçon qui a la trentaine passée),
une impuissance quasiment sехuеllе,
enfin un silence coupable et mesquin !