Il y a des moments dans la vie qui vous marquent à jamais ; des rencontres qui valent plus qu’une vie de psychanalyse ! Suite au discours de cet inconnu aux allures de patriarche, Joé sut ce qu’il était, qui il était : Anarchiste !
« …Le mot fait peur. Les représentations négatives, nihilistes ont la vie dure lorsque le sujet est tabou ! Et pourtant, son influence a ргоfопԁément changé la société dans laquelle nous vivons : Les coopératives d’agriculteurs, la nécessité d’encourager la réflexion, voire l’action de nos « têtes blondes », aussi bien en milieu scolaire que dans les associations, sont des exemples de prise en compte des idées anarchistes dans l’histoire récente de notre pays, dans le but que l’Homme soit enfin au centre. Et non plus un outil de production aliéné. « Liberté, égalité, fraternité » enfin accordées…
Quatre décennies après Michel Fugain et sa chanson « notre société », il nous apparaît plus que jamais, à nous, anarchistes, que transformer notre façon d’envisager notre avenir de manière pérenne est compatible avec une vision réaliste ! Et non pas utopiste comme on n’a eu de cesse de nous le faire croire depuis que le monde humain existe ! Car l’anarchie date de l’antiquité ! Dans le monde ténébreux dans lequel nous survivons plus que nous vivons, une lueur d’espoir perdurera toujours, comme le clair de terre au milieu de la nuit ! Et si vous les souhaitez, vous pouvez être les capteurs, la source d’énergie qui permettront de faire renaître ce si désiré projet de société, qui a échoué, par peur irraisonnée, il y a quarante ans !»
Joé avait été de tous les partis depuis son adolescence. Il avait d’abord voulu changer le monde. Puis il s’était mis dans le camp des libéraux, pensant que c’étaient les entreprises qui pouvaient améliorer la vie des plus pauvres… Combien de désillusions depuis vingt ans ! Ce n’est qu’à l’âge de trente-cinq ans qu’il se rendit compte qu’il n’adhérait à aucun d’entre eux. Que le véritable changement viendrait, si ce n’était d’une Révolution, du moins d’une autre conception politique. Il avait fait des voyages ... sur Internet. En quelques clics, il avait fait le tour du monde. Ici, c’était difficile. Ailleurs, c’était soit pire soit moins pire. Mais il y avait toujours des « ԁоmіпапts » et des « ԁоmіпés ». Chez les « animaux évolués » (ceux qui avaient domestiqué les loups pour se servir de leur flair…), le combat avait lieu entre celui qui avait de l’argent et celui qui n’en avait pas. C’est pour cela qu’on l’avait inventé, se disait-il. Pour maintenir la ԁоmіпаtіоп, l’exploitation de l’Homme sur l’Homme.
Cependant, comme toutes les idées « hors normes », il faudrait du temps pour convaincre ne serait-ce qu’un pourcent des électeurs ! Joé se mit à rire en lui-même en pensant que probablement la seule façon de gagner les élections présidentielles serait de trafiquer le génome humain, comme le faisaient les scientifiques OGM sur les plantes… Ceux-là même qu’il combattait depuis toujours !
