AINSI TOUJOURS POUSSES VERS DE NOUVEAUX RIVAGES...
A. de LAMARTINE" LE LAC"...
Tu n'étais qu'une barque allant à la dérive
Se drossant sur ma rive.
Ta carène percée absorbait tous les flots,
De la mer en sanglots.
J'ai longtemps colmaté , prouvant ma patience
En donnant confiance,
Consolidant la brèche afin que tu sois fort
Tout en restant au port;
Dès que tu pus nager ce fut pour un voyage
Vers un autre rivage,
D'où tu revins meurtri regrettant ton départ.
C'était-il pas trop tard?
En regrettant les faits, par manque de jugeote,
Tu te croyais pilote.
J'ai donc tenu la barre espérant t'empêcher
De heurter un rocher.
Mais à ma fermeté tu préféras ma douce
Main sûre à la rescousse.
Sur cette âme fragile et pouvant t'admirer
Tu pensais l'attirer
Car tu croyais alors rester le capitaine.
Sans avoir de mitaines
Il fallait donc bâtir, ailleurs un autre abri
Loin de mon coeur meurtri.
Tu me faisais souvent à bord de cette yole
Ouïr la barcarolle.
Mais insensiblement le rythme des saisons,
Efface les raisons
De voir au fil des jours s'espacer nos rencontres!
Ton ennui tu me montres!
En s'éloignant, dansant sur l'eau, ton frêle esquif
Тгапsperce d'un canif
Ma coque de bateau ne pouvant suivre en l'onde,
Qui s'isole du monde.
Reviendras-tu m'aider espérant qu'à ton tour,
Prouvera ton amour?
Sans toi, je resterais, sans que je t'héberge,
Echoué sur la berge...