C'est un pastiche qui n'est pas mal.
Cependant Ronsard serait vexé de se voir réduit à la longue lignée des obscurs poètes du Moyen-âge : le mouvement de la Pléiade est - quand même - une forte rupture par rapport au legs médiéval et de plus son époque, la Renaissance, celle du seizième siècle, ne peut pas être assimilée à une période du Moyen-Âge.
Je note une composition en décasyllabes, comme il est arrivé fréquemment à Ronsard, en rimes plates (la rime précédente rimant immédiatement avec la suivante) ; de plus, la division par une forte accentuation sur la quatrième syllabe, en 4 + 6 pieds, est des plus régulières.
- Néanmoins, il y a un vers boiteux :
"Sur vos reins, le voulez-vous permettre",
Je suggère, parce que, tant qu'à faire un poème hоmоsехuеl, sentant le fagot, et ne pouvant être édité à l'époque que sous le manteau, avec l'indication d'une adresse d'imprimeur toute fantaisiste (ex : "chez Bassevent, à Cologne", par exemple), autant appeler les choses par leur nom :
"Sur votre bran, le voulez-vous permettre ?"
- De plus, à la fin, que rime "bien" avec "bien", tous les deux adverbes, pose problème ; par contre, si tu changes de catégorie grammaticale tu peux faire rimer "bien" - adjectif, adverbe, .. - avec "bien" - nom. Tentons-le,
je propose :
Ne fuyez pas, muet : je vois fort bien
Que vos regards approuvent à notre bien.
Cordialement.