Le plus grand dramaturge et le plus doué du Portugal, au dix-huitième siècle, comme "judaïsant", eut maille à partir, par deux fois, avec l'Inquisition ; le deuxième procès, ignoble (les minutes en ont été publié par la Fondation Gulbenkian) le conduisit au bûcher, en 1739, à Lisbonne, le jour-même l'on jouait une de ses pièces !!!
En tant qu'ayant eu affaire à l'Inquisition, il n’avait pas le droit de signer ses pièces !!! Et celles qui nous sont parvenues, en deux volumes, sont bien de lui, parce qu'un tel personnage ne s'efface pas des mémoires humaines, serait-ce par un bûcher !!!
Je voudrais vous entretenir, non de la seule pièce de lui traduite en français, "Aventures de Dom Quichotte et du Gros Sancho Pança", d'un "conte moral" [le genre voltairien par excellence !!!], "Œuvres du Petit Diable à la Main Percé" ["Obras do Fradinho da Mão Furada" en langue portugaise]. Que l'on lui attribue, bien que cette œuvre soit anonyme ; mais il y a de multiples indices pour cela !!!
-- D'abord le titre : le Diable a la main percée parce qu'il ne donne pas vraiment ; il ne prête que des choses tentatrices induisant au péché, il prête donc comme un panier percé à tout-va, pour le malheur des bénéficiaires !!
-- Une nuit orageuse, un soldat, retour de la guerre de Flandres, sur la route de Madrid à Lisbonne (la meilleure à cette époque passait par le Sud, l'Alentejo, le grenier à grains du Portugal) s'abrite dans une bicoque ; bruit, grosse voix la nuit, tout pour inquiéter, le soldat s'arme de ses "Pater" et "Ave Maria", et courageux ne prend pas la fuite, parce qu'il est d' humeur accommodante et désire bavarder ; le diablotin (un sous-fifre de Belzébuth & co.) charmé de n'avoir pas mis en fuite cet humain - pour une fois ! -, et charmé d'avoir de la compagnie, s'attache au soldat. Il tente de le регvегtir ; mais peine perdue !!!
Aventures picaresques ; descriptions des horreurs des sorcières (entre autres celles qui suсеnt le sang des enfants) ; côtoiement du précipice infernal avec beaucoup d'humour et d'ironie (bien que cette histoire se donne pour morale !) ; bien des péripéties qui montrent au soldat le revers du monde ; et une traduction qui n'est pas maladroite.
Vous passerez un Ьоп mоmепt, vraiment