Ce livre, aux éditions Confluences, nous rapporte, à travers des témoignages de sa famille et des personnes qu'il a sauvées, l'histoire extraordinaire d'un homme.
Issu d'un milieu conservateur, serviteur de l’État Nouveau du dictateur qui a affligé le Portugal pendant quarante années - António de Oliveira Salazar -, consul, homme de la "bonne société", Aristides de Sousa Mendes, tandis que la France était envahi par les armées nazies, et alors qu'il était consul à Bordeaux a désobéi. Contrairement à la position de "neutralité" du Portugal (cette "neutralité" durant le guerre civile espagnole s'était traduite par une aide active et logistique aux fascistes de Franco, le Portugal leur servant de base arrière contre la République espagnole et la révolution sociale, intrinsèquement liées), il délivra des visas à toute personne qui le lui demandait. Pour des raisons on ne peut plus vitales.
Si bien qu’avant qu'il soit suspendu de ses fonctions par Salazar, il aura réussi à estampiller trente mille passeports, sauf-conduits salvateurs vers le seul port atlantique qui restait pour aller hors d'Europe, Lisbonne.
On estime que Aristides de Sousa Mendes a réussi à sauver la vie de quelques trente mille Juifs ; ce serait l'acte individuel le plus considérable de ce point de vue.
Il fallut attendre les années quatre-vingt pour que l'Assemblée Nationale du Portugal, à titre posthume, le réintègre dan ses fonctions et ouvre la possibilité de réparations pour ses héritiers : Salazar l'avait, après un procès disciplinaire, réduit à la retraite, avec un quart de son traitement, et il avait poursuivi de sa haine tenace les quatorze rejetons de la famille Sousa Mendes, leur interdisant tout exercice professionnel - quel qu'il soit - au Portugal.