Aux souterrains qui nous trament un hiver limpide
Se repose une image, éternelle, et livide,
De ces bonheurs figés qui exhaussent l'ancien
Et nous font un écrin pour le tien et le mien,
Quand nous gisions ensemble enlacés et avides,
Franchissant les frontières, échangeant les liquides
De nos langues exaucées, de nos charnels pétrins,
Maniant et caressant un unisson certain ;
Quand nos corps empressés dépassaient l'amertume
De voir le temps passer, et faisaient qu'il se hume
L'envolée des parfums, les saisonnières sueurs
De nos chairs emportées, apaisées aux fureurs
Grain à grain savourées, et l'aigre odeur du sеіп,
Sculptant dessous un drap blanc nos formes à dessеіп.