Brisez-vous par le gel et taisez-vous, rivières,
Car votre écoulement doucereux est mensonge
Consommé ; taisez-vous et ressentez les pierres
Vous parsemant au fond, où il n'y a nul songe ;
Taisez-vous, rivières, et du ciel, et de la terre,
Qu'au zéro absolu la Voie Lactée se rende ;
Il n'y a pas de cieux, il n'y a de repaire
Où un être effacé de la mort se défende ;
Sottement il reste un aveu de la prière
Qui, défiant la mort, n'a que sa vanité ;
Les mots sont engloutis, nulle parole fière,
Magique, ensorcelée n'a la vivacité
De la mort détruisant en passant, pouvoir suprême,
Un аmапt démuni, la chose appesantie
En la fragilité de sa chair ; que je t'aime
Ne te garantit pas, mon âme est ressentie
Comme un motif exquis, un rien supplémentaire
Pour que la mort finisse une vie consentie ;
La singularité d'amour dessus la Terre
Doit être appréciée chaque jour sous la tente
Par notre amour dressée pour un seul tête-à-tête :
Demain est trop lointain, mensongère est l'attente ;
Notre amour se dissipe. Comme un seul Ьаіsег dure
Peu, et comme l'amour demeure une insolence ;
Le malheur de survivre légèrement s'endure,
Pleurer éperdument n'offrira point de hanse ;
J'ai les yeux embués, et puis ? La belle affaire
Que lâcher des sanglots ! Les larmoiement s'écoulent.
J'ai pleuré, mais encore ? Ton absence m'atterre,
Mais encor ? Pour autant, les éléments ne croulent.
J'ai pleuré сhаuԁеment ? Point de ressuscitées
Existences à prévoir. Seulement les cieux vides.
Mes moyens sont pauvrets. Et nos amours, citées
Par moi seul désormais, sont devenus livides.
Brisez-vous par le gel et taisez-vous, rivières,
Car votre écoulement doucereux est mensonge
Consommé ; taisez-vous et ressentez les pierres
Vous parsemant au fond, où il n'y a nul songe.
Climax69007, le Dimanche 13 Avril 2014.