C'est émouvant - 3 - Littérature & poésie

A la manière de Sei Shonagôn, noter ce qui attache, et m'émeut.

- Au livreur - toujours le même - de la société de transports DHL, m'apportant des livres du Portugal, en voyant ses yeux qui voyagent depuis ses ancêtres manouches pour planter un bleu de ciel ргоfопԁ sur sa beauté de mâle m'aviser de leur éclat sехy et répondre à son :"Comment allez-vous, Monsieur .... ?", "Et vous-même ? Vous avez un très beau regard ! Vous semblez en pleine forme !!!" et recevoir un sourire content : "Merci, avec ce beau soleil, aujourd'hui !". Mais c'est toi le soleil, mon beau mâle de passage, encore une image de beauté en mémoire : c'est émouvant.

- Je sens l'effleurement d'un amour, son affleurement, sa timidité qui n'ose y croire, sa naissance contrariée, sa délicatesse, et la place de son possible épanouissement dans les espaces de mon cœur battant la chamade ; attendrissant : c'est émouvant.

- Je ressens la présence effective de Simon, mort, que je ne tiendrai plus entre mes bras, et que j'aurai si peu embrassé en le tenant accolé - corps contre corps, sехe contre sехe - et si peu couvert de ma tendresse vivace encore, grâce aux bouquets séchés et aux bouquets artificiels agencés par lui ; mon craintif et méfiant amour ; ma solitude partagée ; mon sourire arabe s'attardant ; mon compagnon enfant du Portugal, mort : c'est émouvant.

- Simon avait un grand-père à Loulé (Algarve, Portugal), chausseur de luxe, il en avait développé un fétісhіsmе de la chaussure ; sous un escalier, usées par le temps, l'encombrement des chaussures ; agacement, mais cependant, malgré cela : c'est émouvant.

Quand Climax se fait un début de film...рогпо
Avec le livreur

Oh non, pas un début de film рогпо, distinguons entre mes fапtаsmеs, BIcaprio, et la réalité d'une rencontre fugitive :

- Je n'étais pas en éгесtіоп ;

- J'étais simplement en short en en tee-shirt !

- Mon sourire a été des plus spontanés ; le sourire du livreur et ses yeux, merveilleux et sans calcul ;

- Mon hommage, délicat, ne l'a pas incommodé ;

- Et il avait, vraiment, des yeux bleus venus de je ne sais quel voyage sехuеl/sепsuеl/amoureux d'une partie de ses ancêtres, ma puce de passage !

- Il était très désirable,mais je ne l'ai pas désiré, ni tenté quoi que ce soit : un sourire, très sехy, m'a suffi. Une image de beauté !!! Que je regarde en moi, toujours.

Tout cela est ÉMOUVANT.


Leonardo Bicaprio, merci de m'avoir lu !
Et donc !

- Caresser les livres du Portugal comme je n'aurai jamais caressé mon sauvage Simon, enterré à Loulé ; écouter les sonorités portugaises du journal télévisé de la RTP, comme j'aurais espéré - en vain - que me parle portugais Simon chaque jour ; reconnaître les limites dues à la psychopathologie commune, limites qui auront borné notre amour ; reconnaître les bontés, humbles, de mon Simon ; pleurer les larmes, сhаuԁеs, amicales du deuil ; bercer Simon dans le balancement de ma vie - de ma tendresse envers lui : c'est émouvant.

- Pressentir la possibilité immédiate d'un autre amour, incomparable à celui pour Simon, incomparable car les amours ne se comparent pas, il n'y a pas d'échelle des valeurs pour cela ; m'éprouver ouvert et vivant, disponible, attentif au mâle garçon qui me touche le cœur : c'est émouvant.

- Faire résonner le mot "mâle" ; observer les fragrances revenues, les images invoquées, les êtres convoqués par cet acte magique : c'est émouvant.

Tu as bien raison , climax .
C'est vrai que croiser le beu regard d'un facteur ou d'un livreur DHL ou FedEx peut vous faire regretter de n'être pas aller plus loin ....

En réponse au message de didmi83 :

Tu as bien raison , climax .
C'est vrai que croiser le beu regard d'un facteur ou d'un livreur DHL ou FedEx peut vous faire regretter de n'être pas aller plus loin ....

Mais Didmi, il y a un malentendu.
Oui, il y a les délices de faire l'amour avec un beau gars.
Mais, là, ça ne m'a même pas traversé l'esprit, eh oui,
, honnêtement-sincèrement-totalement, c'est un bel hasard de la journée.

La vision de ce beau garçon, dont je n'avais jamais, jusqu'à présent, constaté la beauté, très manouche aux yeux bleus, m'a rassasié !!!

Et, j'ai été content qu'il accepte, sans sourciller, mon "Vous avez un beau regard."

Je suis heureux de ma spontanéité et de celle de ce garçon ; quant à coucher avec lui, ce serait une tout autre histoire !

La vision d'un instant reste et ce mâle adorable dans cette vision : c'est émouvant.

Oh,
que je
vous sens
sceptiques,
beaucoup,
et loin de me
comprendre et croire,
mais c'est ainsi :
une vision soudaine
d'un beau mâle
peut comporter
en soi-même
accomplissement
et satisfaction.

Avoir le vague au cœur ; le cœur qui s'accélère après un suspens ; avoir des vagues de сhаlеuг dans le ventre ; être rêveur pour un gars ; devenir cramoisi en pensant au beau mâle de mon penchant : c'est émouvant.

C'est vrai que croiser le beu regard d'un facteur ou d'un livreur DHL ou FedEx peut vous faire regretter de n'être pas aller plus loin ....

Ceux qui me livrent sont plutôt moches. Je doute qu'il y ait un casting pour le poste. :(

- Pas de chance, Draconis, le regard et les yeux de ce livreur - du coup, j'ai recommandé au Portugal... - sont attendrissants et charmants : tout le magnétisme de je ne sais quelle contrée manouche, ou d'une péninsule Ibérique, ou de Balkans volcaniques !

- Je regarde un chat qui me tourne le dos (ou l'échine ), et dans la faïence de l'assiette, traits et taches noirs sur l'orangé couleur Andalousie du fond, la ԛuеuе en voyage le long du rebord, massif, le matou regarde, dans l'épaisseur des mondes, tranquille, à sa fenêtre imaginaire ; je pars avec lui vers ces paysages invisibles, qui prendront une forme certaine, par exemple l'estuaire du Tage - la "Mer de Paille" - depuis les hauteurs du Chiado à Lisbonne : c'est émouvant.

- Le vocable "mâle", par la longueur du son "a" (un "a" d'arrière, dit vélaire), a la nonchalance et la générosité, et puis l'ampleur du mâle de mes songes, que certain - à son corps défendant et ne s'y reconnaissant pas - représente, avec sa différence : c'est émouvant.

- Dans une Bibliothèque Inter-Universitaire - allons, la BIU Denis Diderot, de Lyon -, un photographe et écrivain belge, amoureux de la Russie, parti à la recherche des actuelles "filles de Tourguéniev" nous lit des notes de ses périples, et dresse des portraits, qui rendent insaisissables ces femmes jeunes ; un éternel féminin ne se dégage aucunement de la surimpression de ces femmes singulières ; je tente un rapprochement avec "Les filles du feu" de Gérard de Nerval et avec "Nadja" d'André Breton, en suivant le fil littéraire ; entretemps, prégnance des paysages multiples de la Russie autour de Moscou et d'Orel, puis d'Arkhangelsk, avec un saut en Biélorussie : c'est émouvant.