CE QU'IL VOUDRAIT SAVOIR
Si je pouvais savoir, disait le vieux jaloux,
Ce que ma femme fait dès lors que je m'absente,
Je donnerais très cher pour tenir les filous
Qui semblent me narguer de manière agaçante.
Mais nul ne peut parler...
Si je pouvais parler, se disait le sommier,
Il pourrait bien savoir que je sens en cadence
Mes ressorts s'agiter, comme on fait du pommier
Pleuvoir de tous ses fruits la manne en abondance.
Mais je ne peux toucher...,
Moi qui peut les toucher, rétorque alors le drap,
Je pourrais bien lui dire ô combien les peaux nues
De deux corps enlacés, Tout le temps qu'il faudra,
Se frottent contre moi pour s'envoyer aux пuеs!...
Mais qui pourrait m'entendre?...
Nous qui pouvons entendre, interrompaient les murs,
Bruits et chuchotements venant à nos oreilles
Même les plus menus. Sont-ce donc les fémurs
Clissant dans la rotule ou bien choses pareilles?
Mais, qui peut le sentir?...
Moi, que l'on peut sentir, poursuivait la fleur,
Si je pouvais parler je dirais: que la belle
Perd bien souvent la sienne et, pour le persifleur,
Les suints que je sens quand enfin elle bêle.
Mais je ne peut rien voir...
Moi qui permet de voir, dit alors le balcon
J'aperçois sur la route et scrutant la fenêtre
Où s'agite la main, dès que s'en va le (...), (...) rime riche et fleurie désignant le mari
Celui qui s'insinue et souvent la рéпètге
Sur le lit ou parterre.
Mais il vaut mieux lui taire
Ce qu'il voudrait savoir.