Quatrième de couverture :
"Ce n'est pas ici l'histoire d'une mort mais celle de notre vie, une histoire comme toutes les autres histoires, jamais la même, toujours la même histoire d'amour et de son cours, flux et flonflons.Il y avait du régal dans mon regard et dans le sien, également, à égalité, quand agrippé à la rampe il a difficilement emprunté l'escalier.
Autrefois il aurait dit, en arrivant en bas, comme une meneuse de revue couverte de strass, "l'ai-je bien descendu ?" Là, il vient de plonger dans mes bras, étais-ce un cri ou un rire, que voulait-il dire ?, un mot s'était bloqué dans sa gorge. Il a répété, "ça va, laisse-moi". Petit à petit il s'est détaché de moi, assurant chacun de ses pas, levant douloureusement les bras pour l'équilibre du fuпambule. Ma musique le tenait debout".
S'il est question de perte, de maladie et de mort, Ce sont amis que vent emporte ne peut être réduit à cette seule dimension, tant la force de l'amour et le pouvoir de l'art y occupent aussi une place de choix. Ce clair-obscur inattndu dans un texte consacré à la mort fait de de ce roman l'un des plus beaux et certainement l'un des plus émouvants qu'yves Navarre ait écrits.
Editions : H&O - ISBN : 978 2 84547 191 7 - Poche - .
Mon avis : Volodia
Dans ce livre Yves Navarre restitue avec toute la délicatesse et la sensibilité qui étaient siennes une histoire d’amour de 20 ans, interrompue par la maladie puis, par la mort.
Il met en scène deux hommes, un couple hоmоsехuеl, dont l’un Roch est sculpteur, l’autre David est danseur. Tous les deux sont malades, le nom de la maladie n’est jamais nommée, c'est au fil des des pages qu'on devine de laquelle il s’agit.
Les deux hommes vivent cloîtrés dans leur appartement. Depuis que David est entré en phase terminale. Ils se sont isolés de leurs collègues, relations, amis et familles et ce, bien que ceux-ci se soient montrés compréhensifs. Ils ont décidé d’arrêter les traitements médicaux et dans ce huit clos Roch va se consacrer totalement à David. Pendant les sept jours qui vont précéder sa mort, Roch décrira dans son journal, la longue agonie de son ami. Il le lave, le couche, l’enlace, lui brosse les dent, met en place un ingénieux système pour lui éviter de tomber dans les toilettes et lui épargner l’humiliation de la déchéance physique.
Les deux hommes ne travaillant plus, s’ajoute à la difficulté de leur existence, les soucis financiers. Tout ce qui est bien, va à David, lui il se débrouillera. Roch meurt 3 mois après David et c’est son médecin qui reprendra son journal.
La maladie vient à sublimer l’amour que se porte ces deux hommes. Une magnifique ode à l’amour et à la vie. Je recommande ce livre à tous ceux pour qui l'amour entre deux hommes ne se résume pas qu'à une histoire de сuls et contrairement à ce que l'on pourrait penser au regard du récit, ce n'est pas un livre triste.