Il faut entretenir et revigorer le fondamental :
- des textes éprouvés par des milliers de lectures, et appréciés, ou dépréciés par des juges (puisque "Les Fleurs du mal" furent condamnées pour "immoralité" et autres "atteintes à la morale publique", et de ce fait démantibulées pour pouvoir être rééditées) ;
- des musiques qui s'accordent avec les mots ;
- une voix qui interprète justement les textes ;
- un tout qui n'est pas le dernier "cri de la mode", et qui persiste au-delà de toute publicité et de tout enthousiasme du public.
La poésie n'est pas un vaste fleuve tranquille ; la poésie remonte à contre-courant et n'appartient pas au grand courant du fleuve de l'oubli qui nous abreuve quotidiennement : aussitôt entendu, aussitôt confondu avec le reste du commerce musical.