Manifestation soudaine ou aggravation d'un état morbide, voilà la définition du mot crise, dans Larousse. La blonde, elle, la blonde Zogha, ma voisine d'infirmière, n'en donne aucune définition de la crise financière. Comment le pourrait-elle quand des économistes et pas des moindres, sont unanimes à observer «l'insuffisance des outils d'analyse à même de favoriser la compréhension précise de la crise financière qui touche l'ensemble des systèmes économiques de la planète ?» La blonde Zogha, ma voisine d'infirmière, à la limite, pourrait vous parler de crise cardiaque «ayayaye, vous dira-t-elle, l'infarctus du myocarde, si tu ne t'y prends pas à temps c'est direct la convocation chez le bon Dieu». La crise de nerfs, nous autres Algériens on l'a apprivoisée la pauvre. Qui, de nous n'est pas en état d'agitation, avec ou sans crise ? Familièrement on appelle ça kérrèze. C'est-à-dire le kérosène lui est monté à la tête. En bon français, on dit de quelqu'un qui a un brusque accès de colère et qui perd la maîtrise de soi qu'il a crisé, c'est dire que ma blonde infirmière, y a pas que «aiguille» et la seringue dans ses bagages. Elle peut vous parler de la crise économique qu'a traversée le pays, quand, pour l'acquisition d'une plaquette d'œufs, il fallait connaître le patron des douanes, afin qu'il intervienne auprès du planton de monoprix. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour une omelette ! La crise de logements aussi, elle pourrait vous réciter toute une poésie pour une chambre et cuisine... Sur la crise de confiance qui règne dans bled, aujourd'hui, elle n'aime pas s'étaler.
En conclusion, elle vous dira que tout est en crise, tout coule comme le «Titanic». Et ce n'est pas pour rien que l'acteur principal s'appelait «Tom Crise». Alors la crise fi la «graisse », financière, fi Alger ou fi Oran, fina, fina, on doit la prendre au sérieux.