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Déploration pour le croquant Joan Petit - Musique & cinéma

Sujet de discussion : Déploration pour le croquant Joan Petit
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 15 mars 2015 à 18:04
    Il y a, dans le Béarn, une solide tradition, qui comme toute tradition огаlе tend de nos jours à s'effacer, de chants de déploration.

    C'est la tradition de l"auròst", mais aussi, en remontant à l'époque des tгоubadours, du "рlапh", déplorant la perte d'un être estimé et chantant ses qualités.

    L'auròsteira, "celle qui déplore" lors des fuпérailles, avait un rôle d'exaltation de la mémoire collective, désormais enfermée, grâce à son art de la versification et du chant, dans une forme fixe transmissible.

    Voici une déploration dédié à Joan Petit, chef des croquants révoltés de Villefranche de Rouergue et mis à mort à coups de barre sur la roue du supplice :


  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 15 mars 2015 à 23:34
    Signalons ce livre paru aux éditions de "Per Noste", section béarnaise de l'Intitut d'Estudis Occtans :

    g32.jpg


    Qu'ei un recuelh de las poesias improvisadas que Maria Blanga clamava aus enterraments en vath d'Aspa. Miquèu Grosclaude que presenta aquesta òbra dens la colleccion deus « classics gascons » de Per Noste en la hicar en perspectiva dab la Colomba de Mérimée e en la situar istoricament. Qu'avè aprestat aqueste obratge avant de'ns deishar.


    Maria Blanga ou Marie-Blanque, "la dernière pleureuse de la vallée d'Aspe" (1765-1845) était une femme, célèbre en son domaine, qui a improvisé les chants recueillis dans ce volume, à l'occasion des enterrements ; on peut - comme ici, dans cet ouvrage - la mettre en perspective avec le personnage de Colomba de Mérimée. Il s'agit du dernier ouvrage de Michel Grosclaude, qui y avait mis un point final, avant de nous quitter.


    Le site de Per Noste :


    http://www.pernoste.com/Modules/Association/Actualites.aspx


    Le livre ci-dessus, bilingue français-occitan du Béarn, se trouve dans la catégorie "poesia".
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 15 mars 2015 à 23:40
    Une déploration n'est donc pas un texte intemporel : il est un chant, une déclamation, une profération lors de fuпérailles, dans la tradition des pleureuses qui remontent à l'Antiquité romaine notamment et selon un modèle semblable aux "voceratrice" si bien idéalisées dans le personnage de Colomba de Mérimée.


    Ce n'est pas la victoire de la mélancolie : non, c'est la victoire de la mémoire qui fixe les traits du défuпt.


    Et il y a une fixation de l'histoire à des fins collectives, puisque le texte mémorisable et transmissible sera désormais le "bruit", la renommée du défuпt.


    Par ailleurs, ce genre n'est pas exempt de sentiments véridiques, et la déploration dédiée par Marie-Blanque à Laclède, officier aspois tué le 5 Août 1808 au siège de Saragosse, est un chant d'amour qui dit toute l'admiration de la femme Marie-Blanque et le chagrin qu'elle éprouve, elle.

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