DERNIERS JOURS D'ETE
La terre craquelée expirait au soleil
Et la soif asséchait les herbages jaunis.
On espérait du ciel ses nuages bénis
Qui gorgeraient le fruit en le rendant vermeil.
Hélas chaque matin l'azur reste pareil
Il semble que les vents soient à jamais bannis
Et que nos pauvres prés demeureront brunis...
Un grondement lointain met nos sens en éveil
Tandis que se noircit la ligne d'horizon,
Quelques gouttes de pluie humectent le gazon
D'où s'exhale l'odeur du sol en ses entrailles
Qui peuvent respirer. Puis un superbe éclair
Vient zébrer les cieux gris. Près de moi tu tressailles
Car ce temps précurseur évoque en toi l'hiver.