DOUCE NUIT
Sonnet aux bruits de la nuit
Quand la sourde rumeur mystérieuse rôde
Fredonnant sa berceuse, un bienfaisant sommeil
Apaise les regards harassés de soleil
Et les senteurs du soir s'exhalent, comme en fraude,
Dans la nuit pailletée. Alors à la maraude,
Une ride de brume explore un oeil vermeil
Du masque sidéral qui nous semble pareil
A l'opale d'un clip qu'un orfèvre taraude.
Quand la source à l'écoute, elle-même nous tait
Les pleurs de sa cascade au loin qui sanglotait,
Dans le ciel calme fuse un harmonieux trille.
L'oreille le capture et détient chaque envol
Qu'un luth , dans la pénombre, arpège en trait qui brille,
La mémoire est la cage où chante un rossignol.