Eloge de la "prise de tête" - Littérature & poésie

En réponse à toutes les annonces où je lis "Pas de prise de tête". Quelques réflexions.


Non, je ne vais pas louer le vol du larron, de celui qui d'un coup de serpette vous trancherait le cou et s’enfuirait avec votre appendice le plus noble, celui d'en-haut.

Mais que de têtes volages, furtives, qui passent si légèrement qu'à peine on sent leur trace ; les mots, comme de rares papillons, y volètent à grand-peine ; et le vocabulaire, à force de ne pas servir, se rouille et s'enroule dans des cosses dures comme de l'acier.

Il faudrait prendre la vie à la légère ; devenir de la sorte aérien, n'accorder d'importance à rien ; laisser passer outre ce qui réclamerait quelque examen ; se diluer dans le cours des jours et n'en retenir qu'un maigrelet рlаіsіг.

Ce n'est plus le "carpe diem' qui est à l'ordre du jour ; c'est le рlаіsіг sans mélange, et le refus de faire jouer ses méninges ; car cela ne servirait à rien, que de penser plus loin que le bout de son nez.

Que d’outrages sont faits à la pauvre tête ! Car si personne ne vous la vole, de la rendre inhabitée, de la déserter, de l'offrir à tous les vents qui passent vous exposent à un curieux phénomène : vous devenez le voleur de votre propre tête. Et vous la portez dessous votre bras, inutile, dévissée, ballante, en proie à toutes les propagandes.

La tête qui n'est pas prise, chaque jour, comme un bastille par celui qui la porte sera le lieu idéal pour tous les lieux communs, pour tous les mots martelés, les slogans, les mots vains. Elle deviendra une maison hantée, où prolifèrent les annonces du jour, les mots d'ordre des politiciens et des vепԁеuгs de lessive, les mots-moléсules qui ne sont reliés à rien.

Aussi la tête doit-elle être prise, bien prise, serrée entre vos deux mains, être habitée par vous et non par les vauriens ; vous risquerez moins que l'on vous la subtilise mine de rien, ou qu'elle ne s'envole par un coup de vent, enivrée de sa légèreté.

Oui, elle peut s'envoler comme un ballon gonflé à l'hélium, et vous risquez de ne la revoir que le jour de votre mort, en un éclair final, où enfin vous coïnciderez avec vous-même.

Et, peut-être qu'au jour de notre mort (celle qui va arriver à toi, à moi, à nous), d'avoir eu une tête bien prise fera que face au néant il y aura quelqu'un et non un vide prêt à être аvаlé par le plus grand vide qui soit.

Entretemps, vivons remplis de nous-mêmes.

Et la tête est une belle prise, attentive aux courants électriques, prompte à s'allumer et à vous éclairer.

Si un jour on m'avait dit que j'aimerais
Les prises de tête....
Tu as pris la mienne
Je la reprends,
car j'en ai qlq utilités....
Quand bien même,
Je te l'offre volontiers....

Cimax tu te dépasses,
te surpasses,
Je ne m'en lasse...

Merci...

Si un jour on m'avait dit que j'aimerais
Les prises de tête....
Tu as pris la mienne
Je la reprends,
car j'en ai qlq utilités....
Quand bien même,
Je te l'offre volontiers....

Cimax tu te dépasses,
te surpasses,
Je ne m'en lasse...

Merci...

Bof ; j'ai décidé de dire ce que je pense. Tout simplement. Et de nager à contre-courant, en bonne compagnie. Parce que les "Pas de prise de tête" émanent d'une minorité tapageuse, dont la force d'inertie pour être énorme n'est pas inamovible. Et ces amateurs de "pas de prise de tête" fréquentent peu le forum.

Ce texte-là me démangeait depuis longtemps.
Et j'attends les accusations de "péter plus haut que mon postérieur".
Le train-train habituel, quoi

Et j'attends les accusations de "péter plus haut que mon postérieur".
Le train-train habituel, quoi

Si tu veux vraiment coller au sujet, tu devrais plutot parler de "Roter plus haut que ta gueule". Ce qui, du reste, n'est certes pas aussi poétique que la diatribe sus-visée. Hélas, toute vraie qu'elle soit, elle restera un cri du coeur, lancé dans le vide, puisque comme tu l'as toi même admis, ceux a qui elle s'adresse ne la liront pas, ou très peu.

aussi peut être un petit résumé dans ton profil serait-il plus efficace. Question que tel texte ne tombe pas dans cee vide que tu dénonces

Et j'attends les accusations de "péter plus haut que mon postérieur".
Le train-train habituel, quoi

Si tu veux vraiment coller au sujet, tu devrais plutot parler de "Roter plus haut que ta gueule". Ce qui, du reste, n'est certes pas aussi poétique que la diatribe sus-visée. Hélas, toute vraie qu'elle soit, elle restera un cri du coeur, lancé dans le vide, puisque comme tu l'as toi même admis, ceux a qui elle s'adresse ne la liront pas, ou très peu.

aussi peut être un petit résumé dans ton profil serait-il plus efficace. Question que tel texte ne tombe pas dans cee vide que tu dénonces

C'est du lard ou du сосhоп ?

Je crains que ce ne soit du "сосhоп" !!!
Tant pis.
Voilà un jeune homme qui ne voulait pas se prendre la tête, je présume.
Mais, sans doute a-t-il raison sur un seul point, dans son attitude, où je sens venir le fiel et se retenir à grand-peine l'injure : les disputes sont vaines ; certains sont attachés aux mots et à leurs sens ; d'autres y accordent une moindre importance, dans leur manière de vivre et d'être.

J'ai souvent été habité par le vide, comme rarement on l'aura vécu ; j'ai conquis mes sentiments et mes mots sur ce vide intérieur ; c'est pourquoi, avec véhémence, je ne peux que m'élever contre la propagande nihiliste du "Pas de prise de tête", que je ne dénonce pas, non : je la déplore ; je la révoque en doute ; j'en montre les effets d'évidement ; et je me demande qui meurt quand on prône le "Pas de prise de tête" : un être ou un vide ?