Il n’y eu jamais de temps,
De longues heures à attendre le printemps,
C’était l’hiver quand j’avais dix ans.
Une saison froide sur un cœur innocent.
Bien sur j’entendais les cris.
Des heures ! à entendre des enfants qui rient.
C’était la solitude dans mon abri.
Des moments sourds à tous mes bruits.
Autour de moi, mon père, la brave pomme,
Égaré entre sa naissance et son automne,
Criait dans ses ivresses qu’on le pardonne
De n’être pas un père, de n’être plus un homme.
Ma mère qui tant de fois s’est sоumіsе
À rire que tant de gens fassent la méprise
De confondre un bleu que l’on déguise
Avec un sombre aveu qui nous paralyse.
Il n’y eu jamais de répit
Ni chez ce piètre curé et son dépit
Ni chez ma famille qui porte des épis
De prières, en échappant !!! un mépris.
Bien sûr je gardais l’espoir,
Comme un soupçon de feu dans le noir
Qu’arrive un jour, tombé sur le trottoir
Celui qui par amour échapperait à mon histoire.
À l’école je marchais la tête basse
Épuisé des cris et des rêves qu’on ramasse
J’étais le différent, celui devant qui l’on passe,
Le pédé, l’étranger, la créature que l’on chasse.
…
Il me reste un souvenir et parfois
Quand je songe à cet autrefois
J’ai епvіе de le serrer contre moi
Un ciel clair dans un pré lavé
Par la rosée.
Un après midi сhаuԁ où l’été
S’est déposé.
Moi ma mère à rire d’une libellule
Piégée dans une bulle.
J’ai le souvenir de cette canicule
De cet « avant le crépusсule ».