Exposition qui se tient actuellement au Musée du Quai Вгапly Jacques Chirac jusqu'au 15/07/2018.
Descente aux enfers :
Dans le Bouddhisme, rien ne dure et la notion d’âme éternelle n’existe pas. La théorie de la réincarnation suppose cependant la survivance d’un principe spirituel, parfois appelé : charge karmique, ainsi que la rétribution des actions après la mort.
Pour les Dieux, autant que pour les hommes, les animaux, ou les damnés, toute existence est provisoire et résulte d’une somme d’actes passés (karma). Ces êtres résident aux enfers, sur terre, ou au paradis pour une donnée en conséquence de leur karma. La damnation a aussi une fin. Les enfers sont un purgatoires où les défuпts expient leurs fautes sous la torture avant de rejoindre le cycles des renaissances.
Les textes considèrent généralement six voies de réincarnations : Dieux et êtres célestes peuplent le paradis. Les humains : la terre. Les animaux : la terre. Les démons : les enfers. Les fantômes affamés, et les damnés :les enfers.
Les enfers n’ont pas été représentés en Inde, pays d’origine du bouddhisme, alors que la peinture chinoise s’empare de ce sujet dès le Xème siècle, comme l’atteste les rouleaux illustrés du Sutra des Dix rois, retrouvés dans les grottes de Dunhuang. Les moines les utilisaient lors de rituels fuпéraires pour expliquer le devenir de l’âme dans l’au-delà.
Les revenants affamés sont les seuls fantômes émanant directement du bouddhisme. Ils proviennent de textes religieux indiens et se sont diffusés à l’ensemble du monde bouddhique. Leur nom sanskrit : preta est devenu :éguaï en chinois, gaki en japonais et phi prêt en thaï. Cette condition est la plus pénible des voies de la réincarnation. Elle attend les coupables des mauvaises actions, notamment les avares qui ne font pas d’offrandes de nourriture aux moines. D’après la croyance populaire, des défuпts qui ne sont pas nourris par le culte des ancêtres peuvent aussi devenir des revenants affamés.
En Asie Orientale :
Dans la cosmologie chinoise, le monde humain reflète le monde céleste divin et son administration impériale. Selon le même principe d’analogie, les enfers souterrains reproduisent le système judiciaire médiéval. Les dix enfers des textes bouddhiques s’organisent en cours pénales, présidées par des rois-juges assistés de clercs et de démons tortionnaires. Cette image de l’au-delà s’est diffusée de la Chine à la Corée, au Japon et au Vietnam
Les voleurs et les tricheurs sont brûlés. Les dépravés frits dans des chaudrons. Les ingrats découpés et les médisants se font tranchés la langue, tandis que d’autres sont forcés de gravir des montagnes de couteaux.
Les offrandes et les billets brûlés lors des rites fuпéraires accompagnent le voyage du défuпt et permettent en quelque sorte de « corrompre » les magistrats infernaux pour alléger les sentences.