Quatrième de couverture :
Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement et s’est répandue dans Strasbourg de telle sorte que, dans leur folie beaucoup se mirent à danser et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois, sans interruption, jusqu’à tomber inconscient. Beaucoup sont morts.
Editions : Pocket - ISBN : 978 2 266 26916 0 - Poche 148 -
Mon avis : Volodia
Alsace 1518 et plus précisément Strasbourg le 12 juillet. Ville fortifiée avec hors des remparts des champs ravagés par des périodes de grands froids, des inondations, la sécheresse ayant détruites toutes les récoltes et entourant une maladrerie.
A l’intérieur, une ville exsangue et ravagée, par des maux de toutes sortes : Peste, choléra, syphilis, lèpre, famine. Cette dernière conduisant les plus modestes de ses habitants à des infanticides et pour certains au cannibalisme.
Une jeune femme vient de commettre l’irréparable en jetant d’un pont son nourrisson. Eperdue de douleur, elle rentre chez elle et se met à tambouriner des ongles en cadence, puis se sont ses sabots qui s’entrechoquent avant, que mue par une force irrépressible, elle se mette à tournoyer bras relevés gracieusement, en avançant dans la rue. bientôt suivie par des voisins, puis les habitants des rues environnantes. Ils finirent par milliers à danser par les rues sans pouvoir s’arrêter, malgré leur état d’épuisement et les blessures contractées suite à ces saraЬапԁеs infernales. Aucune cause ne semble responsable ni satisfaire le Responsable de la ville, les médecins et l’évêque représentant de l’église. L’ergot du seigle, l’épilepsie, la folie furent un temps envisagée puis abandonnées. Reste la possession soutenue par l’évêque.
Pour endiguer ce contagieux fléau, les représentants de l’église se mirent à vепԁге des indulgences pour le paradis, des amulettes et autres bondieuseries, alors que pour l’administrateur de la ville, il suffirait que l’église ouvre ses greniers à blés et fasse preuve de générosité pour que les habitants, leur faim rassasiée, reviennent à leur état normal. Mais que nenni, l’église tient les cordons de la bourse bien serrée, toute à ses privilèges et à sa supériorité sur un peuple qu’elle méprise. S’ensuivirent des mesures plus saugrenues et criminelles les unes que les autres avec la menace dans le lointain d’une invasion turque.
Finalement, l’administrateur de la ville arrive à faire plier l’évêque en lui laissant imaginer l'implication que serait la conversion de Strasbourg à la nouvelle religion introduite, au même moment, par Luther, et par la-même la perte des deniers par l’église catholique, et qui allégerait de fait son escarcelle.
Ce livre est plaisant à lire, bien que par moment j’ai trouvé que le récit partait un peu dans tous les sens. Il fallait la verve et l’humour citronné de Jean Teulé pour nous bailler cette absurdité. Petit bémol, j’aurai bien aimé également connaître la cause de cette folie, mais il semble que personne à ce jour n’ait d’explication, et je reste un peu sur ma faim sur une histoire qui se finit en ԛuеuе de poisson.