Et encore, la substance des faits, des événements nous liant,
des sentiments et des vacances des sentiments nous déliant
pour nous donner à ressentir le manque, aura été tue,
dans mon récit.
Et encore, la redondance des couteaux tirés, des fils affûtés
par les silences soupesés à pas comptés, des monosyllabes
évidés des vigueurs du sang retentissant, aura été tue,
dans mon récit.
Et encore, la permanence du temps hors de ses gonds,
du temps pétrifiant la luette et le don, du temps outrageant
les bonheurs soufflés comme une barbe à papa, du temps nié
parce qu'il ne pouvait être ce qui aurait dû être, aura été tue,
dans mon récit.
Et encore, la science des arbres selon les feuilles retroussées
Aux coups des vents, des dattiers parsemés le long des voies ferrées
grâce aux déjections des voyageurs, des arbres déployés
dans les zones urbaines à construire, des arbustes en étoiles
avec leurs arêtes étalées et peignées, aura été tue,
dans mon récit.
Et encore, la patience des amours imprimés dans les traits,
du sourire en velours déployé à mes retours, des moments
sехuеls à compter sur les ԁоіgts des deux mains, du séjour
ensemble au long d'une indifférence assortie des habitudes, aura été tue,
dans mon récit.
Et encore, la constance des absences à l'un et à l'autre
dans les piétinements des désirs à peine eus,
des contournements déterminant les lieux des affrontements,
des tendresses échouées en passions et grêlons, aura été tue,
dans mon récit.
Et encore, l'oublieuse insouciance des raidissements
du cadavre un peu caressé deux heures et demie, des Algarve
gavés des soleils arrogants ou des frémissements non-dits,
des cercueils enfoncés par les lamentations rentrées en gorge, aura été tue,
dans mon récit.
Climax007, le Vingt-Neuf Juillet Deux Mille Dix-Sept, à Lyon.