Non l'amour n'est pas une "illusion" (et Freud, traitant de la religion, souligne combien celle-ci a de l'avenir devant elle, car au-delà de ses aspects consolateurs, elle a permis de sublimer ce qui, autrement, serait resté de bruts instincts ; pour Freud, la religion est une névrose collective qui permet à des malades d'exprimer socialement et d'une manière acceptable par les autres leur maladie ; aussi doute-t-il de la possibilité d'une société irréligieuse ou areligieuse dans "L’Avenir d'une illusion").
Dans l'amour, il y une force d'attraction vers l'autre, notre mieux que nous (notre moi idéal projeté sur un autre), et cette attraction a une causalité psychique interne forte ; mais l'attraction ne se réduit pas à la seule nécessité égotique, car elle met en liaison deux êtres différents, distincts ; en un mot, la réalité d'une relation ne se pliera jamais à notre volonté de nous illusionner en nous retrouvant dans l'autre ; cette réalité différera toujours de notre idéal, notre amour nous décevra toujours, et c'est heureux.
Par ailleurs (excusez-moi, c'est un défaut professionnel, les expositions structurées, un défaut d'enseignant, mais est-ce un défaut ?), dans l'amour se trouvent aussi en jeu les forces de haine, de jalousie, d'епvіе, à la mesure du mouvement positif qui nous fait aimer un autre.
Ces sentiments-là ne sont pas matériels, ils n'appartiennent pas à la réalité dite objective ; il existe cette réalité autre, qui n'est pas moindre, et qui est irréductible pour tous les êtres humains (sans cela, ils sont de grands délirants qui projettent leur monde intérieur sur le monde entier), la réalité psychique, avec les sentiments.
Les sentiments ne sont pas rien ; les sentiments nous habitent ; sans eux, nous ne sommes rien ; l'amour n'est donc pas une illusion, quand bien même il comporterait beaucoup de tromperies !!!
--- Excusez-moi, tous et toutes ; vous avez tous et toutes fait de courts textes ; moi, je n'y parviens pas ; j'ai beaucoup à dire, ceci n'excuse pas, mais cela justifie quelque peu ce raisonnement qui n'est pas vide de sens, après tout !