Quatrième de couverture :
"Il y a des filles à matelots, il y a des filles à soldats, toi ma chérie tu es une fille à pédés !" Lola Miesseroff n'avait que 18 ans e, 1966 lorsqu'elle s'entendit asséner ce qui devint rapidement une évidence : elle aimait se lier d'amitier avec les hommes qui préfèrent les hommes et ceux-ci le lui rendaient bien.
Une enfance "dégenrée", une éducation паtuгіstе et libertaire, et un milieu familial socialement en marge où la liberté - y compris celle de l'amour et du sехe - était une valeur clé l'avaient sans doute bien préparée à ce destin un peu particulier.
Dès années 1950 à nos jours en passant par Mai 68, de Marseille à Paris via San Francisco, des boîtes de nuit au mariage et au Front Ноmоsехuеl d'Action Révolutionnaire (FHAR) c'est son aventure picaresque et bigarrée qu'elle conte dans ce récit de vie où l'on rencontre des femmes et des hommes singuliers, homos, hétéros et Ьіsехuеls, folles, garçonnes, tгаvеstіs et tгапsgenres.
Pour l'autrice, en lutte depuis sa jeunesse contre "le vieux monde", l'amour et l'exultation des sens sont aussi des armes de combat. Un combat qui ne vaut que s'il est vécu dans la dérision et la fantaisie, ce qu'avaient déjà pu constater les lectrices et lecteurs de son "Voyage en outre gauche" (Libertalia 2018).
Postface de Hélène Hazera.
Editions : Libertalia - ISBN : 9 782377 291144 - Poche : 145 pages
Mon avis : ChezVolodia
Intéressante biographie de l'autrice sur sa jeunesse essentiellement en province, dans une famille ou la fantaisie et la débrouillardise faisaient loi, le travail lui n'étant qu'accessoire et pratiqué qu'avec la plus stricte modération.
De son enfance il ressort, que Lola a été élevée dans un mépris total des barrières sociales, mais dans le respect de l'identité humaine. Elle rencontre des hommes et des femmes, avec qui elle fera un bout de chemin, sans porter de jugement sur ce qu'ils/elles sont, mais dans le respect de ce qu'ils/elles sont. Elle traverse la vie avec le culot et l'arrogance de ceux qui n'ont rien à perdre, car ils n'ont rien.
Electron libre à une époque encore marquée par les différences sociales et les traditions, mais où couve Mai 68, ou une certaine jeunesse revendique un changement en ргоfопԁеur, de tout ce qui faisait l'ancien monde, Elle est de toutes les causes, de tous les combats à partir du moment ou elle pense qu'ils vont changer, sinon le monde, la société. Il faut bien reconnaître que sans ces pionniers/pionnières de luttes revendicatives pour l'égalité des sехes et l'abolition de sanctions pénales pour l'hоmоsехualité, nous n'en serions pas là de nos jours.
Toutefois, ce qui me gêne dans cette vie racontée avec une certaine nostalgie, c'est que la "valeur du travail" s'est perdue au profit de "débrouillardises" - en réalité de minables petites rapines - pour continuer à vivre plus ou moins agréablement sans travailler beaucoup, faire la fête et semer le chaos envers une société exécrée. Qu'on "gueule fort", qu'on manifeste pour plus d'égalités, pour des opinions politiques ou non auxquelles on croit pourquoi pas, mais on ne peut exiger d'une société plus que ce qu'on lui donne ...!
Livre plaisant à lire, mais que je ne relirais certainement pas.