Dans toute pensée mythique, il existe un temps d'avant le temps décompté, un temps initial et primordial, en-deçà et du bien et du mal, la morale binaire et sociale n'étant qu'un produit venu après, bien après (cette pensée mythique se traduit, dans le christianisme et dans le judaïsme, par l'innocence d'Adam et d'Eve, avant qu'il n'ait croqué du fruit de l'arbre de la connaissance : le fruit croqué, ils ont eu connaissance qu'ils se trouvaient пus, ils en ont conçu de la honte, et "Dieu" les a expulsés du Paradis).
Ce poème renvoie aux temps des Grande Découvertes, et plus spécialement à la lettre de Pêro Vaz de Caminha au Roi sur la découverte du Brésil (lettre qui est un des fondements de la littérature brésilienne, et donc un fondement de la littérature lusophone) : l'étonnement des Européens devant des êtres пus, pleins de grâce, ignorant le "péché".
Le tout est une métaphore qui m'amène aux deux lignes finales : tout рlаіsіг sепsuеl véridique se goûte dans l'innocence, comme une première fois, et nous détache du temps ordinaire.
Cette glose n'est pas une explication, mais une indication.