GARE DE L'EST
Les gens, le nez en l'air, au milieu de la foule
Protégeant leur valise et buvant au goulot,
Attendent le départ. Un moineau dans ce flot
Combat, audacieux, les pigeons et la houle
En naviguant sans trêve alors qu'on le refoule
L'enjeu semble de taille!...Il en faut du culot
Pour disputer un pain glissé hors d'un ballot,
En bravant tous ces pieds quand la horde s'écoule!...
Plus loin d'énormes vers se lovant sur le rail
Absorbent les fourmis et tout leur attirail,
Puis repus ils s'en vont pour gagner la province.
Et là, Leur souffle expire un air noir dont le lest,
- Qu'on peut enfin ouïr loin du bruit qui l'évince -
C'est le chant des oiseaux de la Gare de l'Est.
GARE DE L'EST UN JOUR DE GREVE
Tes quais déserts, ouverts aux pigeons voyageurs,
Près des lombrics d'acier se lovant sur la grève,
Résonnent au silence absent de voyageurs,
Devenus des "pigeons" à cause de la grève.