Il y a une déliquescence institutionnelle : la Cinquième république, présidentielle, mettant en avant un sauveur, met sous les feux de la rampe ce pauvre Monsieur Vingt Pour Cent du Corps Electoral, qui voit la France "souillée" quand on barbouille l'Arc de Triomphe.
Ce Monsieur ne se préoccupe guère et ce n'est pas son affaire de gardien étatique du mode de production capitaliste de la souillure que chaque jour reçoivent les vies de ceux qui payent quasiment toutes leurs ressources pour rien que se loger et, éventuellement, manger.
La France, au cas où le micron l'aurait oublié, est non une abstraction mais un ensemble de classes sociales : lui, il donne à pleines mains aux grandes entreprises ; il exempte de l'impôt les grandes fortunes (alors que même ceux dont on dit qu'ils ne paieraient pas l'impôt paye la TVA) ; bref, le capital financier, ça le botte, Monsieur Macron.
Et, plouf, dans un régime antidémocratique, on te sort la "concertation" & le "moratoire" ! C'est contradictoire de la part d'un président qui gouverne avec des décrets-lois : c'est donc une tentative de redorer le blason d'un république antisociale et antidémocratique.
En réalité, la seule question qui se pose à tout gouvernement et structure supranationale est : pour quelle classe sociale gouverne-t-on, et pour qui est-on au pouvoir politique, à la "gouvernance" ?
Pour Macron, la question est tranchée.
Comme depuis 1983, année du "tournant de la rigueur",
avec le très chrétien-démocrate Jacques Delors,
figure du Parti socialiste,
auparavant conseiller de Jacques Chaban-Delmas,
figure historique de la droite gaulliste,
elle l'est pour tous les gouvernements :
EN AVANT TOUTE POUR LE CAPITAL !
Alors, non, ce n'est pas les stratagèmes de ce président,
et ses reculades feintes, et ses zigzags parce qu'il n'arrive pas à passer en force, qui vont illusionner grand-monde.
Je gage que les expressions "démocratie directe (ou ; participative)", "rapprochement avec le peuple", "écoute bienveillante", "ouverture aux suggestions", "société civile" font faire folrès les temps qui viennent.