Quatrième de couverture :
"A l'appartement qu'un ami bijoutier lui avait prêté, le sujet de la sоԁоmіе s'est insinué entre nous. Il était en train de boire un verre de rouge assis contre la gazinière dans la cuisine et revenait sans cesse à l'attaque avec son désir de me prendre.
Je lui ai alors déclaré que j'étais comme Jane Birkin dans le film Je t'aime moi non plus, que la sоԁоmіе c'était impossible pour moi. Il m'a répondu que tout était dans la tête. Bien sûr, j'ai pensé, il dit ça pour mieux arriver à ses fins. Je suis resté dubitatif. Il est allé se douche. Je l'ai rejoint dans la salle de bain. Derrière le rideau, je lui ai demandé ce qu'il pensait de moi, si j'étais ce qu'on appelle un "écrivain" c'est-à-dire quelqu'un essayant d'exprimer un monde à sa façon. Il a dit oui. Cela m'a rassuré, m'a fait рlаіsіг. C'est à ce moment que nous avons parlé de sa mort. Je lui ai dit que j'écrirais un livre sur lui un jour. L'idée d'écrire sur lui, ça lui a plu.
Dans la chambre qui donnait sur le square du Temple, nous nous sommes ensuite embrassés, je lui ai mi un ргésегvаtіf et il m'a рéпétгé. Il était arrivé à ses fins. Nous nous sommes endormis main dans la main".7
Editions : Les EDITIONS du Nouveau Livre - ISBN : 9 782919 000555 - 70 pages -
Mon avis ; Volodia
Tout d'abord j'ai trouvé douteuse la mise en page par l'Editeur et/ou l'auteur du texte de quatrième de couverture. En effet, celui donne une piètre idée du contenu de l'oeuvre et laisse planer le doute de la рогпоgгарhіе. Ce qui peut laisser dubitatif ou au contraire favoriser l'achat.
Ceci dit, j'ai trouvé ce livre intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord parce qu'il a été écrit par l'auteur qui a été le compagnon, temporaire certes, de l'écrivain et qu'il a partagé son intimité enfin celle qu'il a accepté de lui dévoiler et que le public n'est pas sensée connaître.
Dans la première partie du livre, l'auteur nous raconte son approche de l'écrivain, en premier lieu par ses oeuvres, puis par l'envoi d'un manuscrit à sa maison d'édition ou là tout s'enchaine. Il en ressort qu'il a d'abord aimé les oeuvres avant de désirer l'homme. Toutefois, sa relation était elle dictée plus par l'admiration du statut d'écrivain que par l'amour de l'homme ? Car à le lire, on voit qu'il agit et supporte les extravagances de caractère de Dustan, plus comme une groupie que comme un compagnon ou un ami.
Frédéric Huet ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il nous présente le portrait de Dustan. Dгоgué, séropositif, barbackeur sans complexe n'hésitant pas à le solliciter de façon insistante pour des rapports non protégés. Il laisse également planer en substance des problèmes psychiques justifiant ainsi les sautes d'humeur et expressions de violence de Dustan. Quant à sa pseudo jalousie lorsque leurs oeuvres sont mises en concurrence, hum, je veux bien y croire, les écrivains étant susceptibles et souvent imbus d'eux-même et de leurs oeuvres qu'ils considérèrent comme "géniales".
Quant à Frédéric Huet, son désir de devenir un écrivain reconnu, lui fait douter parfois de son amour pour Dustan, l'aime-t-il pour son statut d'écrivain et sa renommée, ou pour lui-même. Supporte-il certaines humiliations, d'être considéré comme un intermédiaire voire parfois comme quantité négligeable, parce qu'il est l'ami de Dustan écrivain reconnu ? ou parcequ'il aime vraiment ?
Toujours est-il que ce livre nous en apprend beaucoup, à savoir l'origine du Pseudo de Dustan, Son caractère torturé, ses origines juives, un peu trop mise en avant à mon goût ..., mais est-ce que parce que la particularité de caractère et de vie de Dustan est rare pour cette communauté ?
J'ai aimé ce livre et me permets de le recommander à tous ceux qui veulent en savoir un peu plus sur une grand figure du milieu gay des années 80 et du ЬагеЬаскіпg. Car même si l'auteur se donne un rôle compréhensif voire раssіf, en nous présentant un portrait rien de moins que sympathique, il en résulte un livre agréable à lire d'une traite.