Je suis ainsi, Alison-Emma, je lis d'abord, à toute vitesse, en faisant résonner en moi les sonorités, et quelques mots émergent, je note des images qui me paraissent exagérées, et puis je retire mon jugement, j'arrive alors en poursuivant ta musique, celle de deux sonnets accouplés, à cette impression que tu explores la cruauté qui te broie et t'habite avec des mots honnêtes, et je vais laisser reposer en moi la musique, et sa vigueur, ce flot d'images cynégétiques, où tu es le gibier, la proie, la victime s'offrant à la morsure et au couteau, parce que tu as une rapidité de conception liant entre elles les mots et les notions et les sentiments qui me laissent en arrière, et il me faut revenir pour comprendre, ou plutôt concevoir, le tout, dont je ressens la grande cohérence. Et, bien sûr, je pourrais déjà chipoter sur l'ancienne image de la biche, qui nous vient depuis le seizième siècle, et même au-delà, de l'histoire de la déesse surprise au bain par le regard indiscret d'un passant, qui fut livré aux сhіепs. Mais cette image est enveloppé de ce que tu ressens, elle n'est pas l'utilisation d'une figure mythologique qui viendrait décorer le texte, non, elle a ses motifs, et n'est pas vide de sens.
Excuse ce texte compact. J'essaierai demain d'être moins prolixe et plus précis.
Bien à toi,
Climax.