Haro, hardi, j'ai le feu aux rotondités :
Non, ce n'est pas le rouge cramoisi de la honte ;
Non, ma pudeur subit les assauts et la fonte
De ses maigres réserves, et nous voici hantés
D'une brûlure insane - une pure merveille -
Exorbitant les yeux, visitant le croupion
D'une démangeaison, et c'est l'extrême-onction
Par l'incendie fatal, mon sехe est une treille
Jutеusе au beau soleil, je déclare omnivore
Mon appétit céleste, je sue de chaque pore
Les ardeurs de la fеssе, et rien je ne consomme
Hormis des mots falots ; je ne croque la pomme
D'Adam qu'en imagination, ô déités
Mâles de mes discours, et mon rut se raconte
Avec des pruderies, une enfantine ponte
Me gratte à l'occiput, ce sont des vérités
Usées et frelatées, il faut que j'appareille
Vers un autre Levant, que je visite Orion
Et ses enchantements, que je dise "Sion"
Tombant en eaux et sрегmеs, que je trouble la veille
De mes indifférents : suis-je à peine une spore
Agitée par les vents, le fantôme d'un Maure
Chassé de Sépharad, ne suis-je pas un homme
Ayant une fureur, la passion de la somme ?
Mon amour à venir, un et un font un, tout
Grand niais pris de ses fièvres en possède l'atout,
Il joue sur le velours - impérial et jaloux -
De son œil oriental, et il sabre le houx
Des Noëls écœurants par un sехe abreuvé
Des famines et du temps, me voilà donc rivé
A la tige insolente, et c'est une pitié
- Dans mon balbutiement - de me voir enfiévré
Avec acharnement, le regard ԁіlаté
Par de tels ingrédients : suis-je un âne bâté
Ployant sous l'illusion et mon croupion qui bout
Quant tout est un mirage et le geste tabou ?
Courrier, allez porter la peine et la tension
De mon dard négligé, et chargé de mission
Aux sommeils des аmапts, dans les silences heurtés
Par les balbutiements, de vos grands pas feutrés
Postez-vous aux oreilles, réveillez les bassons,
Tous ces honteux fouteurs pareils aux canassons !
Serge !