[Résumé de l’épisode précédent : Steven arrondit un "O" et accomplit "Ԍоԁ"]
Au long de ses nuits bleues, où raisonnablement
Il braillait à perdre haleine, pour un téton,
S'y agripper, et mordre, avec un appétit
Qui était, simplement, du lait une pépie,
Et replongeait au noir, strié par des aimants
Anges, candidement vêtus, qui, des parpaings
Et des peignées s'foutaient. Steven déjà joueur
- Et le Seigneur rhumatisant était rieur ! -
Avait réinventé, dans son propre théâtre
D'ombres et de lumières, un bénéfique âtre
Où ça s'tuait duraille, à la mode Cow-Boy.
Et il appareillait, jusque dans les étoiles,
En bégayant, en susurrant, en détaillant,
En mâchonnant, en savourant, en dorlotant
Bien plus que des "O", plus que toute la gamme
Pour de sa gargante et puis du fond de son âme
Donner la mesure extensible et infini
De tous les sons possibles, ensuite réduits
Aux phonatoires articulations natales.
Car notre engeance est de Babel, elle s'étale
Et puis se racornit au français, au nahuatl,
Quéchua, patagon, anglais, lituanien,
Russe, azéri, hindi, teuton ou estonien.
Comme chaque enfant, Steven édifia Babel
A lui tout seul, et il assista, décibels
Après décibels, à la chute de bien haut
Des sons non prononcés par ses parents anglo-
Phones, et ce fut sa première restriction
Que devoir accorder son laryngal violon.
(à suivre ...)