Sujet de discussion : Hommage au poète kabyle Si Mohand
sergeclimax69007
Membre suprême
11 juin 2013 à 23:59
Les Isefra de Si Mohand, fixés en langue amazigh et traduits en français par Mouloud Feraoun d'abord, puis par Mouloud Mammeri (éditions Maspero, 1969) sont une œuvre classique berbère, recueillie et sauvée de l'oubli grâce à l'écrit, mais qui a surtout survécu parce que le peuple algérien l'a retenue, appréciée, incorporée, identifiée au plus іпtіmе de son être.
Ecoutez Si Mohand, chanté ou déclamé : il est toujours rythmé et, accompagné d'une simple flûte, les mots n'en ressortent que mieux.
Écoutez, goûtez, savourez le coulé et la légère rocaille qui roule dans la langue berbère ; puis laissez-vous couler en elle comme si vous acceptiez de vous laisser emporter vers un lieu inconnu qui vous sera enfin révélé ; ne croyez pas qu'il y a là des secrets qui vous sont dissimulés parce que les langues ont depuis longtemps divergé et sont multiples, mais croyez que ces mots vous sont accessibles par le ton, par leur inflexion, par la diction, par ce qui revient au travers des structures de la versification (pensez au poète Armand Robin qui pratiquait la "non-traduction", c'est-à-dire l'art de se perdre de vue dans les mots de loin pour mieux se trouver) ; enfin soyez persuadé que saisir au vol le berbère, en accommodant votre oreille, vous porte vers un pays frère et vers une contrée que vous habiterez mieux, la Terre.
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