J'ai cueilli des genêts qui restent au souvenir,
Avec leurs flammèches où ils suspendent le jaune
Comme un fleuve alluvial sur le point de partir
Se mêler au soleil comme le fait le Rhône ;
J'ai orné de bouquets - et chacun peut venir -
Cette flambée astrale où se donne la Saône,
Et où il reste un brin de silence à pétrir,
Mêlant au temps présent le passé qui me donne
Une assise et le poids d'avoir été parfois
Le gamin sur la sente aux parfums d'autrefois,
Poursuivant du regard aux roches escarpées
Les tiges d'un vert dru se haussant dans l'azur,
Comme des filaments par le rêve happés,
Pour être aux nuages effilochés au plus sûr.