J'ai naguère aux toisons d'un langoureux garçon
Fait frissonner mes ԁоіgts, traçant comme une étrave
Au ргоfопԁ de ses poils pour dénouer l'entrave,
Posant à sa poitrine un mordillant suçon ;
J'ai naguère au chibre, époustouflant, polisson,
Somptueusement droit par dessus cette épave
De mes nuits englouties, savourer le suave
Parfum de l'homme entier, et fait mon oraison ;
J'ai naguère au sourire éblouissant et sévère
Chercher un flamboiement qui ardemment conquiert
Et trouver un feu mol, languissant, qui requiert
Que je souffle à sa braise, instant, pour qu'il prospère ;
Poil, effluve, sourire, il n'est rien qui ne soit
Adressé au lointain qui te possède en droit.
---- Il faut toujours faire droit à l'imagination et ne pas hésiter à voguer en sa compagnie ; il n'y a pas de souvenirs malheureux qui ne puissent être tгапsfigurés par des mots, non pas menteurs, mais justes, saisissant les moments de la déception, et les écrivant, les inscrivant ; et pour saisir et fixer, il nous faut une forme brève et ancienne, très travaillée par des générations, une forme très contraignante comme l'est le sonnet, pour y receler ce qui doit se dire avec retenue et en écartant le pathos.
Là est tout mon propos. Depuis que je vous livre ces essais.