JE ME SOUVIENS ENFIN
Je m'accepte! Je n'ai, de l'âge, fui les affres
Qu'attiré par l'appel d'éternelle beauté.
Je ne peux , de mon front, supprimer les balafres
Que le temps nous imprime avec sa cruauté.
Les jours s'acсumulaient et accroissaient mes rides.
Des tempes disparus, blanchissaient mes cheveux
Laissant la peau jaunie, en ses pores arides,
Infliger à l'attrait de cruels désaveux.
Adieu mоп согрs, jadis aimé! Reste ma plume,
Chante encore ma lyre et faites moi rêver!
Je pourrais grâce à vous , sans aucune amertume
M'évader du présent au passé me trouver.
MAIS AVEC MA MEMOIRE
,
Mes souvenirs, du plus long temps, qu'il m'en souvienne
Refont surgir en moi l'extase et le bonheur,
Sans repère et sans âge emporté qui revienne
Mes émois et mes pleurs jours bénis à l'honneur!
La sensation triste ou joyeuse étant mienne,
Dans ce grand tourbillon du monde ultérieur,
Chacun ne garde en soi que trace qui soit sienne
Pour cette éternité: son fort intérieur!
Toi ma tête conserve en forme olympienne
Mon sourire ironique éclairant l'oeil rieur,
Et sois de ma mémoire encore la gardienne;
Veille sur ce trévsor, au corps, supérieur!