Je suis le transporteur des Ьаіsегs passagers, sur mes lèvres entrouvertes par mon halètement ; une peine ancienne me creuse au ventre et, en сhіеп vorace, elle attaque mes viscères ; du carnage, il subsiste, échappés, rescapés, remontés depuis les ргоfопԁеurs de ma carcasse, les désirs en attente, les désirs en instance, ceux qui n'ont de cesse d'alourdir ma Ьоuсhе, au point que je la resserre très souvent pour retenir les marques de l'amour, les deux lèvres se fermer sur mes tendresses - qu'elles ne s'échappent pas, et me fassent un long séjour ; je suis le dessinateur des Ьаіsегs adressés à celui qui voudra les accepter, ils ont la silhouette des oiseaux renversés l'un sur l'autre et s'appuyant du bout des ailes réunies ; je suis le vide saisi entre les deux oiseaux de mes lèvres et, de ce vide j'extrais la politesse de la tendresse, et je fouille les espaces interpersonnels, depuis mon enclos passager ; je franchis les distances, et mille fois le jour je pose, sur des inconnus, embrassés de mon regard, les Ьаіsегs échappés de mes lèvres refermées ; chaque jour je dépose comme des cailloux blancs dans le temps, et sans retour, les Ьаіsегs presque disparus à force d'être retenus : "C'est déjà ça !" dit l'inconnu en moi, mon plus fidèle interlocuteur ; avec son double inapparent on s'entretient, et parfois des Ьаіsегs lui sont adressés, parfois.
Climax.