Connexion :

" Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie " - Littérature & poésie

Sujet de discussion : " Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie "
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 8 juillet 2014 à 23:47
    Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
    J'ai сhаuԁ extrême en епԁuгапt froidure :
    La vie m'est et trop molle et trop dure.
    J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

    Tout à un coup je ris et je larmoie,
    Et en рlаіsіг maint grief tourment j'endure ;
    Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
    Tout en un coup je sèche et je verdoie.

    Ainsi Amour inconstamment me mène ;
    Et, quand je pense avoir plus de douleur,
    Sans y penser je me trouve hors de peine.

    Puis, quand je crois ma joie être certaine,
    Et être au haut de mon désiré heur,
    Il me remet en mon premier malheur.

    Louise Labé (1524-1566)


    ----------------------------------------------------------------------------------------


    Des poétesse du seizième siècle, il n'y en a pas des quantités ; et, voici qu'il y a bien une dizaine d'années, que l'on soupçonne - du côté de la critique littéraire la plus sérieuse - que le livre des sonnets - cette merveille - de Louise Labé aurait été, en fait, un pastiche, une œuvre collective d'hommes, car enfin, voilà une flamme fulgurante, des sonnets ; deux, trois élégies fort médiocres - très moyennes - et plus rien.


    Cela ne signifie pas que Louise Labé, s'il elle n'a été qu'une "créature de papier" (hypothèse), n'a pas été une voix singulière - il y a des voix de synthèse admirable - et que, même, elle ne puisse incarner cette "écriture féminine", chère aux "gender studies".


    Comme le poème de Luís Vaz de Camões (posté plus bas), c'est un tissu de propos contradictoires unis en des phrases logiquement construites, ce sont des paradoxes qui reflètent l'état amoureux, c'est-à-dire ce grand désordre qui fait vivre, en même temps, sans balancement, l'amertume inquiète alliée au soulagement content, la froideur qui glace le corps avec un embrasement qui littéralement le consume,etc.


    ----------------------------------------------------------------------------


  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 8 juillet 2014 à 23:51
    9782600005340FS.gif

    La quatrième de couverture :


    Mystère et paradoxes entourent le personnage de Louise Labé, à la réputation controversée de courtisane, ainsi que la publication en 1555 de son unique ouvrage, les Euvres de Louise Lobé Lionnoize, dont l'édition originale est ici reproduite dans son intégralité, Trois élégies et vingt-quatre sonnets lui ont assuré une gloire universelle de poète, alors même que l'ouvrage comporte un long "" Dialogue de Folie et d'Amour " en prose et qu'il est composé pour un tiers d'écrits dithyrambiques à sa louange, pièces non signées de poètes contemporains qui ne parleront ensuite plus jamais d'elle. A restituer le cercle de ces poètes de Louise Labé, dans le Lyon fastueux du milieu du XVIe siècle, il apparaît que les Euvres, opération collective élaborée dans l'atelier de Jean de Tournes par des auteurs très impliqués dans la production de ce dernier, ne sont qu'une supercherie brillante. Celle-ci ne devait pas faire illusion au lecteur lyonnais de 1555, habitué aux masques et aux déguisements, aux momeries et aux figures allégoriques comme mythologiques qui hantent Fourvière (le forum de Vénus), attaché à la littérature paradoxale alors à la mode dans cette cité où l'on débat entre néoplatoniciens italiens et français des vertus de l'Amour Le projet marotique ancien de " louer Louise ", inspiré du " laudare Laure " de Pétrarque, adapté dans des circonstances très particulières, se révèle finalement comme une mystification de poètes facétieux qui ont cyniquement couché sur le papier une femme de paille dont ils se sont joués.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 8 juillet 2014 à 23:52
    L'amour n'est-il pas, en effet,

    ce dont beaucoup ici se plaignent,

    en soulignant les inconséquences

    de ceux et de celles qu'ils/elles aiment,

    ce mélange de mouvement contraires,

    se produisant en un même temps ?


    Alors, vous savez, la logique de l'amour !!!
  • gael73 Membre occasionnel
    gael73
    • 9 juillet 2014 à 01:35
    Il en existe une version mise en musique et chantée par Hélène Martin, la même qui a mis en musique Le Condamné à Mort de Jean Genet.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 9 juillet 2014 à 01:43
    Il en existe une version mise en musique et chantée par Hélène Martin, la même qui a mis en musique Le Condamné à Mort de Jean Genet.

    Ah bon, cette merveilleuse chanteuse, Hélène Martin, a chanté louise Labé ??? . Je cherche sur le sites hébergeant les chansons !!! MERCI, Gaël73 !!!

    Oui, Hélène Martin est une RÉFÉRENCE de la mise en musique de la poésie française, au même titre que Léo Ferré.

Pas encore inscrit(e) ? Créez votre profil en quelques clics seulement et profitez !