"Tu es mon âme et je suis ta syllabe",
l'âme indéfinissable se tâte et se tourne,
elle se gratte la tête, elle a perdu le Nord.
L'âme sent une langue fourrée, l'âme est une conscience
et elle se méfie, comme Dieu elle dort
d'un œil unique, elle est cyclope, c'est son bonheur ;
on veut lui glisser un vocable, et engrosser
son intellect immaculé ; "Tu es mon âme
et je suis ta syllabe" ; et la langue рéпètге
son être transcendant, omniscientpotent.
L'âme tourne de l’œil, la familiarité
de la râpe à vocables jusqu'au fond de la gorge
lui porte à l'estomac une épaisseur vulgaire.
"Tu es mon âme et je suis ta syllabe" ;
le mot pendouille au bout de la langue, très dru ;
ça te fermente et condense, ça désigne et explique,
ça se colle à des choses, ça part de l'intérieur
pour aller au-dehors ; et alors, l'âme éprouve
des limites, elle s'évapore et elle tourne
de l’œil qu'elle n'a plus.
Bein voilà tout est dit !
L'âme achevée, le langage a enfin surgi.
Climax007.