Les brûlures de l'amour !!!
Sonnet de Luís Vaz de Camões.
--------- TEXTE PORTUGAIS :
Qual tem a borboleta por costume,
que, elevado na luz de acesa vela,
dando vai voltas mil, até que nela
se queima agora, agora se consume ;
tal eu correndo vou, ao vivo lume
desses olhos gentis, Aónia bela ;
e abraso-me, por mais que com cautela
livrar-me a parte racional presume.
Conheço o muito a que se atreve a vista,
o quanto se levanta o pensamento,
o como vou morrendo claramente.
Porém, não quer Amor que lhe resista,
nem a minha alma o quer ; que em tal tormento,
qual em glória maior, está contente.
------- TRADUCTION FRANÇAISE :
Comme le papillon, lequel a pour coutume,
Monté aux lueurs crues de l’ardente chandelle,
De tourner mille fois, jusqu’au point où en elle
Il se brûle bientôt, bientôt il se consume ;
Ainsi vais-je courant vers la vivante flamme
De ces yeux de noblesse altière, Jeanne belle ;
Et je suis embrasé, quoique d'un tour habile
De m’en garder ma part rationnelle se flatte.
Je sais à quels sommets s'emporte ma vision,
Combien s'élève outrancier mon sentiment,
Comment la mort arrive à moi étincelante.
Mais l’Amour ne veut qu’on lui fasse opposition,
Et de même mon âme ; et en un tel tourment,
Comme en élévation sublime, elle est contente.
(Traduction de Climax69007 ; là j'avoue que l'assonance est imparfaite, mais à moins de torturer le texte pour lui faire rendre gorge, je ne vois pas comment aboutir autrement, en choisissant l'alexandrin assonancé pour rendre le décasyllabe portugais. Deux détails : tout hiatus portugais (rencontre de voyelles) vaut pour une syllabe et le compte s'arrête à la dernière syllabe sous l'accent tonique, si bien qu'une onzième syllabe reste hors du compte la plupart du temps, donc l'alexandrin est l'exact correspondant du décasyllabe portugais.)
Puissiez-vous aimer ce poète du seizième siècle !!!
Et le lire dans les traductions (peu nombreuses) qui lui furent consacrées.
Il n'est pas fade, pas niais, mais il est un grand diseur de vérités іпtіmеs.