- 12 septembre 2015 à 14:57
Fermer les yeux, oh, à peine laisser paraitre un soupçon de regard tourné vers ce qui entoure, effleurer de vos pupilles en voyage les choses et les êtres, et surtout regarder le ciel comme si vous étiez saisi d'un élan mystique et fouilliez à la recherche du dieu inconnu retiré au plus lointain des espaces, tendre votre attention et la concentrer avec gourmandise en votre sens olfactif, renifler, aspirer, goûter en ouvrant au hasard des livres empilés au préalable sur votre gauche, déployer les arômes du papier juste à la jointure des feuilles avec la couverture, éprouver du bout des narines tactiles le caractère lisse ou pelucheux, dense ou vaporeux, industriel ou fabriqué à la main, du papier, puis fermer vos yeux en ne laissant passer qu la lumière filtrée par les paupières, dans ces petites ténèbres sentir le lisse et la fragrance délicate ԁоmіпée par l'âcreté de l'encollage (éditions Science marxiste), sentir le pelucheux et l'odeur effacée (éditions Agone), ressentir le papier glacé et la presque imperceptible odeur (librairie da Costa, de Lisbonne, année 1950), éprouver la densité de la texture et presque un écœurement entêtant (éditions Caminho), aspirer une odeur qui peine à se dégager incertaine (éditions Berg international), sentir entre le pelucheux et le glacé le parfum légèrement piquant (éditions Gunter Narr, de Tübingen en Allemagne), caresser entre lisse et finement poilu une odeur qui s'efface et fluctue et reparaît dans la discrétion de la blancheur (éditions Ellug, Université Stendhal, à Grenoble).
Autant
de
livres,
autant
de
voyages
avec
un
nez !