Je la sens bien souvent rôder dans la pénombre,
Des recoins bien souillés de mon âme si sombre,
Susurrant nuit et jour mensonges et anathèmes,
Me laissant sans vouloir, sans amour et bien blême.
Tissant sans relâche sa toile meurtrière
Où se perdent à jamais beaux rêves et prières.
Elle entend se dédier toute entière à ma perte
Jusqu'à rendre mon être assommé et inerte.
Se nourrissant des peurs que j'avais enfermées
Anthropophage spectre ou sorcière affamée,
Dérobant à l'oubli des trésors douloureux,
Défigurant ma vie, elle me rend malheureux.
Névrosa, la maudite, toi l'ennemie intérieure,
De quel pays viens-tu , de quel monde inférieur ?
Quel rivage assombri entrouvre ton Tartare ?
De quel Styx ont jailli l'égrégore et les mares ?
Comment m'as-tu trouvé, par quel enchantement ?
Qui de moi t'a parlé ? Pourquoi ? Où ? Et comment ?
Le tombeau qui se creuse aussi sera le tien.
Car à suivre mes pas, par la main je te tiens.