Quel est le chef d'oeuvre de la littérature juive des EtatsUnis ? Des milliers de lecteurs ont répondu : l'Or de la Terre Promise. L'un des plus grands succès de toute l'histoire de la littérature américaine, en effet. on a pleuré au Nouveau Monde à lire l'histoire de David Schearl, petit garçon débarqué à New York avec ses parents, juifs d'Europe Centrale, et plongé dans la vie sinistre des bas quartiers de la métropole.
Tout le roman est vu travers les yeux de cet enfant nerveux, angoissé. L'or de la Terre Promise allie la description féroce du prolétariat cosmopolyte à New York au lyrisme propre à une inspiration inquiète, qui tгапsfigure les évènements les plus sordides en aventures tour à tour merveilleuses ou terrifiantes.
Protégé par sa mère, dont la figure inoubliable enveloppe de tendresse et de générosité ce roman cruel, le petit David n'en fait pas moins l'apprentissage de la misère, de la méchancheté et de la sottise, entre un père morose et violent, une tante vulgaire, un rabbin répugnant et pitoyable, des camarades brutaux, оЬséԁés par le sехe.
Loin d'être la démonstration d'une idée politique ou le procès du paupérisme, l'Or de la Terre promise est le cauchemar éveillé d'une jeune émigrant juif, c'est-à-dire, un roman qui allie selon les mots du critique américain Irving Howe, le réalisme le plus froid à la fапtаsmagorie la plus débridée.
A propos de l'auteur :
Henry Roth est né en 1906 dans l'ancien Empire Hongrois. A deux ans il part, avec ses parents, pour les Etats Unis : Brooklin, East Side, Harlem. Cette migration lui permet de se frotter aux formidables diasporas de juifs, d'Irlandais, d'Italiens, qui sont au coeur de l'Or de la Terre Promise. Ce roman publié en 1933 passe inaperçu. Réédité en 1960, l'Amérique puis l'Europe le découvrent et c'est le triomphe.