On m'a demandé un texte sur l'hоmоsехualité en Egypte, et bien le voici.
Un indice à ce sujet peut être trouvé dans les confessions négatives. Les confessions négatives étaient une dénégation de péchés faite par le défuпt pour souligner sa vertu. Par exemple, il pouvait dire qu'il n'avait jamais volé, tué, maltraité un serviteur, ce genre de choses. C'était en quelque sorte une séance d'autojustification faite devant les dieux.
Dans les confessions négatives trouvées au milieu de quelques tombeaux et dans livre pour sortir au jour (en d'autres mots, le Livre des Morts), il y a parfois cette petite phrase que je reproduis approximativement (en prenant aussi des libertés sur la prononciation): "Nen dada-i se." Ce qui veut dire à peu près: je n'ai pas Ьаіsé avec des hommes. Je ne retrouve pas les textes originaux mais je suis sûr de mon coup. texte.
Il y a ce site web qui propose un texte.
On peut en conclure que les anciens Égyptiens, du moins à une certaine époque, percevaient l'hоmоsехualité comme un péché grave. Par contre, la présence de cette phrase dans les confessions négatives suggère aussi que ce "péché" était sans doute connu et/ou répandu.
Plusieurs dessins représentent des couples de femmes ou d'hommes dans une position particulièrement affectueuse. Cela a parfois été interprété comme étant une preuve de l'acceptation sociale de l'hоmоsехualité, mais je pense que cette preuve tient à bien peu de choses.
Lynn MESKELL aborde le sujet de l'hоmоsехualité chez les Egyptiens de l'Antiquité dans son ouvrage :
Vies privées des Egyptiens, Nouvel Empire 1539-1075
Collection Mémoires n°80 des Editions Autrement (2002).
Voir, en particulier, le chapitre "Amour, éгоtіsmе et personnalité sехuеllе" (sous-partie : "Spécificité sехuеllе"), de la page 167 à la page 173.