Annabelle avait beau appeler son fils sans arrêt, celui-ci n’en faisait qu’à sa tête.
- Marius revient, tenta-t-elle une nouvelle fois. Ne t’éloigne pas trop !
Le petit Marius ne l’entendait pas (ou ne voulait pas l’entendre) et continua d’explorer les environs en toute insouciance comme tous les enfants de son âge.
Dans le parc où ils se promenaient, le sentier faisait un virage bordé de buissons formant un bosquet massif et touffu. Marius jeta un coup d’œil en arrière. Sa mère n’était plus en vue. Ni une ni deux il se faufila sous les branches basses et s’enfonça dans ce qui – à ses yeux – ressemblait à une cabane. Visiblement, d’autres en avaient fait leur cachette bien avant lui. On trouvait là une collection hétéroclite de canettes, bouteilles, mégots, paquets en tout genre. L’enfant en examina quelques uns avant de se lasser. Des bruits de pas lui parvinrent depuis le sentier. Sa mère devait l’avoir dépassé maintenant.
Marius sortit de son repère à pas de loup, amusé d’avance par la bonne blague qu’il s’apprêtait à commettre… Une fois sur le chemin il se redressa, plia les ԁоіgts comme pour imiter un monstre et inspira un bon coup, prêt à crier…
- BOUH !
Marius hurla de toutes ses forces d’enfant de huit ans. Son cœur fit un bond dans sa poitrine et il se retrouva sur les fеssеs.
- Je t’ai eu ! lança sa mère dans un éclat de rire.