La chanson en drapeau noir et en bas résille - Musique & cinéma

J'ai епvіе de faire retentir une voix bien connue mais que l'on enterre.

Rien de plus injurieux et insidieux que ces enterrements de première classe,
des voix qui ont de la hauteur et du сhіеп,
de celles que les "bien-pensants" condescendants,
à défaut de pouvoir les rayer du souvenir,
encensent pour mieux les momifier et les neutraliser
par leurs Ьаіsегs de Judas de la "reconnaissance poétique".

Et s'il y a eu un artiste de la chanson
qui a appliqué le principe de "toute licence en art"
principe éminemment sain et libérateur,
c'est bien lui : Léo Ferré, dans les limites données
d'un monde qui exige que l'on gagne sa croûte,
d'où les remarques aigres-douces sur lui et d'autres
qui du sentiment de l'insupportable aurait fait un fonds de commerce
et de la révolte une pose purement ostentatoire, sans conséquence.

Constatons que la réponse est dans la vie de l'artiste :
cette constance à mettre en musique des textes et non des ritournelles,
le choix des mots contre celui des slogans,
le choix de l'intelligence contre le principe répétitif
de la chanson-"tube" qui tourne en rond dans les têtes,
le choix de la révolte contre la bêtise de la chanson calibrée.









Cette chanson, à mon avis, est une des plus grandes manifestations
d’Éros que le genre de la chanson ait connue,
avec toute l'ambiguïté inhérente à ce qu'est l'éгоtіsmе
où viennent s'intriquer avec les forces de vie Thanatos,
et puis le sublime qui voisine avec le réalisme ordinaire.
Rarement la femme aura été évoquée d'une manière si charnelle
et dans un langage d'une aussi haute tenue, sans pudibonderie.
Cela se place, tout de même, à un degré bien supérieur
au "Je vais et je viens entre tes reins" de Gainsbourg !!!

J'adore,merci

C'est cool merci c'est vrai qu'on a tendance à les oublier

c'est extra

Il ne s'agit pas de "les" oublier, certes,
(mais quelle puissance a la force qui arase les têtes
avec des chansonnettes musiquettes d'atmosphère !)

Il ne s'agit pas non plus de s'incliner comme devant les monuments
aux morts où s’égrènent les noms de ceux qui furent hachés et mitraillés
pour des causes le plus souvent fort étrangères
au simple amour d'un petit coin de la boule nommée terre.

Il ne s'agit pas de sonner le rappel des consciences
et de leur donner, sournoisement, des coups de lance
en leur imposant, encore, un devoir de mémoire et de science.

Goûtez simplement ces mots comme Léo Ferré
les a chantés alors qu'il était somptueusement vivant !
Quel respect suprême et essentiel du langage !
Quel respect et quelle maîtrise de la musique !




"Muss es sеіп ? Es muss sеіп !"


"Spleen" de Charles BAUDELAIRE


Pour "Pépée", une compagne qui était, de son espèce, une guenon

Et maintenant que chacun puisse mettre en ligne
ce qu'il apprécie de Ferré !