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La Chevalière d'Éon - Littérature & poésie

Sujet de discussion : La Chevalière d'Éon
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 1 juillet 2012 à 17:58
    Poussière de papillons,
    Poudroiement des lampions,
    La Chevalière d’Éon
    Traînent ses robes en haillons.

    Du cours du temps la contredanse
    N'a eu d'égard à ses instances ;
    Et les creux les rides en partance
    Lui parviennent de sa naissance.

    Dans une malle un éventail
    Qui soudain lui rappelle My-
    lord... ce lointain épouvantail
    Qui dans l'amoureuse extase "Aïe"

    Lui lâchait au creux de l'oreille,
    Comme une nuée d'hirondelles,
    Et d'indiscrètes sans pareilles
    Confessions qui appareillent

    Camouflées d'un chiffre secret
    Pour la France en de beaux apprêts.
    Comme ce fut vif et discret,
    En ces froufrous de balconnets,

    Aux délicieuses lunules
    Que les marbrures y pullulent,
    Que le vent décroche la lune
    Et la roule aux ruisseaux où hurlent

    Des сhіепs la convoitise usée ;
    Qu'au Conseil il soit arrêté,
    Sa mise au rancart affirmé,
    Son passé dénié, méprisé.

    Traversent son esprit la chute
    Des feuilles, et puis toutes les flûtes
    De Champagne avec les culbutes,
    Où l'honneur elle eut d'être en Ьutte.

    Forfaiture des intrigants !
    Suis-je Rossinante ahanant,
    Couché par l'effort sur le flanc ?
    Mes dents n'ont-elles aucun mordant ?

    Il volète la poussière...
    Il est à son miroir l'hiver...
    Le temps en ses voltes et revers
    Prend une teinte gris de fer...

    L'éventail délicat et peint
    De pavillons chinois déteints
    Lui rappelle Mylord, rouquin
    Fort tranchant dans le coup de rein ;

    Et il vient à D’Éon l'estime
    Dont aux temps de ses gloires insignes
    Elle n'avait le moindre signe.
    Aux ԁоіgts elle reprend la lime,

    Un moment a la tentation
    D'au ventre l'enfoncer à fond,
    - Son rouquin, mais que fait-il donc ? -
    Et en suspens dans cette action

    Conçoit une passion tardive.
    Elle ferme sa malle ivre
    De senteurs, et revient au livre
    Qui sur ses lèvres en feu dicte les amours vives.

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