Poussière de papillons,
Poudroiement des lampions,
La Chevalière d’Éon
Traînent ses robes en haillons.
Du cours du temps la contredanse
N'a eu d'égard à ses instances ;
Et les creux les rides en partance
Lui parviennent de sa naissance.
Dans une malle un éventail
Qui soudain lui rappelle My-
lord... ce lointain épouvantail
Qui dans l'amoureuse extase "Aïe"
Lui lâchait au creux de l'oreille,
Comme une nuée d'hirondelles,
Et d'indiscrètes sans pareilles
Confessions qui appareillent
Camouflées d'un chiffre secret
Pour la France en de beaux apprêts.
Comme ce fut vif et discret,
En ces froufrous de balconnets,
Aux délicieuses lunules
Que les marbrures y pullulent,
Que le vent décroche la lune
Et la roule aux ruisseaux où hurlent
Des сhіепs la convoitise usée ;
Qu'au Conseil il soit arrêté,
Sa mise au rancart affirmé,
Son passé dénié, méprisé.
Traversent son esprit la chute
Des feuilles, et puis toutes les flûtes
De Champagne avec les culbutes,
Où l'honneur elle eut d'être en Ьutte.
Forfaiture des intrigants !
Suis-je Rossinante ahanant,
Couché par l'effort sur le flanc ?
Mes dents n'ont-elles aucun mordant ?
Il volète la poussière...
Il est à son miroir l'hiver...
Le temps en ses voltes et revers
Prend une teinte gris de fer...
L'éventail délicat et peint
De pavillons chinois déteints
Lui rappelle Mylord, rouquin
Fort tranchant dans le coup de rein ;
Et il vient à D’Éon l'estime
Dont aux temps de ses gloires insignes
Elle n'avait le moindre signe.
Aux ԁоіgts elle reprend la lime,
Un moment a la tentation
D'au ventre l'enfoncer à fond,
- Son rouquin, mais que fait-il donc ? -
Et en suspens dans cette action
Conçoit une passion tardive.
Elle ferme sa malle ivre
De senteurs, et revient au livre
Qui sur ses lèvres en feu dicte les amours vives.