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Le bouquiniste Mendel - Stefan Sweig - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Le bouquiniste Mendel - Stefan Sweig
  • chezvolodia Membre pionnier
    chezvolodia
    • 27 décembre 2016 à 20:23
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    Quatrième de couverture :

    Dans la Vienne du début du siècle, il n'est pas un bibliophile qui ne connaisse Jakob Mendel, catalogue vivant de l'ensemble du savoir imprimé. Monomaniaque à la mémoire prodigieuse, affreusement peu doué en affaires, il est affligé d'une boulimie bibliographique qui fait de lui un homme précieux.

    Perpétuellement installé à la table d'un café du vieux Vienne dont il a fait son quartier général, il délivre ses expertises érudites à tous les amateurs ou spécialistes qui ont le bon sens de venir le consulter.

    La Première Guerre mondiale va mettre sens dessus dessous l'univers de Mendel et le récipiter brutalement dans le monde des vivants, dont il n'a jamais rien appris.

    Editions : Sillage - ISBN : 979 10 918996 04 7 - Broché : 60 pages -

    Mon avis : Volodia

    Pour échapper à une averse, le narrateur se réfugie dans un café du Vieux Vienne, et là, il se souvient avoir déjà fréquenté cet endroit et y avoir fait la connaissance de Jakob Mendel.

    Colporteur de son état, et Bouquiniste sans échoppe car trop pauvre pour acheter une patente, il faisait domicilier son courrier et donnait "consultation" là ou il avait pris ses quartiers, de 7h30 le matin jusque très tard le soir, au Café Gluck. Doué d'une mémoire prodigieuse, il passait ses journées attablé à une petite table carrée, près du téléphone, et il compulsait tous les livres et catalogues qui paraissaient au jour le jour. Il se faisait l'intermédiaire entre vепԁеuгs et acquéreurs.

    Cette lecture quotidienne avait fait de lui une véritable encyclopédie des ouvrages édités. Peu doué pour les affaires, car l'argent ne tenait aucune place dans sa vie, il portait toujours la même veste élimée. Matin et soir il buvait une tasse de lait accompagné de deux petits pains et au déjeuner une légère collation apportée par le restaurant d'en face. Il ne jouait ni ne fumait. Ni les hommes, ni leurs passions ne l'intéressait.

    Toutefois, cet isolement l'avait tenu éloigné des évènements extérieurs qui tourmentaient le monde. Suite à un malentendu, où il est considéré comme espion à la solde des Russes, n'ayant jamais demandé la nationalité autrichienne, il est envoyé dans un camps d'apatrides sans ses précieux journaux, magazines et livres. Là il végètera deux ans totalement démuni tant matériellement qu'intellectuellement. Grâce à l'intervention d'un personnage haut placé qu'il a aidé autrefois, il sera libéré mais il ne subsistera rien de l'ancien Jakob Mendel. Son incarcération l'aura transformé en être apathique, sa mémoire se sera volatilisée au point qu'il ne reconnaîtra même pas ses anciens amis et qu'il oubliera peu de temps après avoir été formulé ce pourquoi on l'a sollicité.

    Le Café Gluck ayant été vепԁu entre-temps, et transformé en endroit plus attrayant, le colporteur fait tache. Seule la dame pipi se souvient encore de lui et l'aide de temps à autres. Suite à un vol de petits pains, il est expulsé comme un malpropre du seul endroit qui le reliait encore à son passé et tombera dans une déchéance dont il ne se relèvera pas.

    J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, qui nous conte l'évolution d'un monde - ou tout va plus vite, ou on n'a plus le temps - et la disparition d'un autre, fait lui d'humanité.

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