La section d'Amnistie Internationale du Brésil informe, sur son site internet, que "Le Brésil est le pays du monde où l'on tue le plus, dépassant de nombreux pays en état de guerre. En 2012, cinquante six mille (56 000) personnes ont été assassinées. Parmi celles-ci, trente six mille (36 000) sont des jeunes entre quinze et vingt-neuf ans, et sur ce total, soixante-dix sept pour cent (77 %) sont noires. La plupart des homicides ont été perpétrés au moyen d'armes à feu, et seulement huit pour cent (8 %) des cas parviennent au stade du jugement.
Plus absurde encore que ces chiffres est l'indifférence.
La mort ne peut pas être le sort de tant de jeunes, et particulièrement quand nous parlons de jeunes Noirs. Les conséquences des préjugés et des stéréotypes négatifs associés à ces jeunes et aux zones des bidonvilles et des quartiers suburbains doivent être amplement débattues et condamnées."
Ceci, alors qu'à Rio de Janeiro, qui fête les 450 ans de son existence, la police militaire a assassiné, lors d'une descente au bidonville de Cabula, le six février 2015, douze jeunes gens, la plupart étant des jeunes hommes noirs.
D'après des témoignages recueillis par Amnistie Internationale, témoignages d'habitants, les jeunes auraient été enlevés et exécutés par des policiers militaires. D'où la lettre adressé au gouverneur de l’État de Bahia, que voici :
https://anistia.org.br/entre-em-acao/email/acao-urgente-doze-pessoas-mortas-por-policiais-militares-na-bahia/L'on comprendra pourquoi des secteurs de gauche du Parti des Travailleurs - PT tenant le pouvoir fédéral, en coalition avec des partis bourgeois - sont à l'origine de la campagne pour la réforme politique et pour l'Assemblée Constituante souveraine (trois millions de signatures récoltées et remises solennellement à la présidente Dilma Rousseff avant sa réélection) :
- pour rompre avec le legs de la dictature militaire, les Forces Armées étant toujours les gardiens ultimes de l'ordre constitutionnel, selon les termes de l'actuelle constitution, et pouvant donc mener comme et quand elles l'entendent un coup d’État à froid, et,
- pour en finir avec une police rattachée à l'armée et assassinant chaque jour des jeunes Noirs.
Étrange que l'on place toujours la focale
sur les nombreux assassinats au Venezuela
- mais là il importe, à la propagande
des médias de mаssе, de mener campagne
contre l'affreux, l'abominable, le criminel chavisme,
qui a fièrement revendiqué une autonomie nationale
et de ne plus laisser les consortiums étrangers
tranquillement extorquer la plus-value -,
et que les assassinats de la police militaire
au Brésil ne soient l'objet d'aucun développement
informatif dans aucun journal français.
Mais le Brésil paye la dette publique, illégitime, aux banquiers
internationaux : alors..., que des Noirs soient assassinés
ne fait que prouver que l'ordre capitaliste prévalant
manifeste sa puissance destructrice, sa force de mort,
dans le meilleur des mondes possibles !